S'agit-il d'un changement radical dans la politique saoudienne vis-à-vis de l'extrémisme religieux et du terrorisme, que Riyad condamnait jusque-là du bout des lèvres ? Mettant à profit son message de vœux aux Saoudiens à l'occasion du mois sacré de Ramadhan, le roi Abdallah d'Arabie Saoudite, cité par l'agence officielle SPA, a affirmé rejeter l'extrémisme religieux. Sur sa lancée, il a promis d'empêcher qu'une "poignée de terroristes (...) terrifient les musulmans", dans une allusion aux jihadistes en Irak et en Syrie. Le souverain saoudien a mis l'accent sur le fait que "l'islam est une religion d'unité, de fraternité et d'entraide", avant d'ajouter : "Or, nous voyons de nos jours que certains, leurrés par de faux appels, (...) font la confusion entre réforme et terrorisme." Faisant référence aux jihadistes radicaux sunnites de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) qui mènent depuis le 9 juin une offensive fulgurante en Irak et sont également très actifs dans le conflit en Syrie, le roi Abdallah a souligné que "leur objectif est de semer la désunion entre les musulmans." Sur un ton ferme, il a averti : "Nous ne permettrons pas qu'une poignée de terroristes, qui utilisent l'islam à des fins personnelles, terrifient les musulmans ou portent atteinte à notre patrie." "Nous continuons, avec l'aide de Dieu, à affronter et à combattre ce fléau (...) et, avec notre détermination et la coopération de tous les enfants de la nation, nous l'écraserons", a-t-il notamment promis. Pour clore son intervention, il a enfin souhaité aux musulmans "sécurité, prospérité et stabilité" à l'occasion du mois de Ramadhan, le mois de jeûne qui a débuté hier dans la plupart des pays musulmans. Pour rappel, il avait ordonné "de prendre toutes les mesures nécessaires pour protéger (...) la sécurité du royaume face aux actions que pourraient entreprendre des organisations terroristes ou autres", au terme d'une réunion du Conseil de sécurité nationale du royaume. Par ailleurs, le roi Abdallah a limogé samedi le vice-ministre de la Défense, le prince Khaled Ben Bandar Ben Abdel Aziz, un mois et demi après sa nomination dans cette fonction. Selon un décret royal, cité par l'agence officielle SPA, ce limogeage a été décidé à la demande du prince héritier, Salman Ben Abdel Aziz, également ministre de la Défense, sans préciser ses motivations exactes. Le décret n'a pas annoncé un successeur au prince Khaled Ben Bandar, nommé vice-ministre de la Défense le 14 mai. Cette mesure intervient alors que le royaume saoudien s'inquiète de la situation en Irak, un pays voisin menacé d'implosion à la suite d'une offensive d'insurgés sunnites. Ceci étant, l'Arabie est un pays régi par une version ultra-rigoriste de l'islam sunnite qui abrite les deux premiers lieux saints musulmans, La Mecque et Médine. Elle partage avec l'Irak une frontière longue de 814 km et fortement sécurisée. L'EIIL veut établir un califat islamique à cheval entre l'Irak et la Syrie. Son offensive menace aussi les pays voisins de l'Irak, comme l'Arabie Saoudite et la Jordanie. Nom Adresse email