Les premiers conseillers militaires américains censés épauler les forces gouvernementales irakiennes dans leur lutte contre les insurgés sunnites ont commencé leur mission à Bagdad, a annoncé le Pentagone. Nous avons commencé à déployer les premières équipes d'évaluation, a indiqué aux journalistes le porte-parole du Pentagone, le contre-amiral John Kirby, ajoutant que près de 40 militaires sur les quelque 300 conseillers que Washington a promis d'envoyer avaient commencé leur nouvelle mission. Ces 40 soldats étaient jusque-là en poste à l'ambassade des Etats-Unis à Bagdad. Quelque 90 autres soldats, prélevés sur les forces du Centcom, le commandement militaire américain qui couvre le Moyen-Orient et l'Asie centrale, ont également commencé leur tâche qui consiste, selon le contre-amiral Kirby, à mettre en place un centre de commandement conjoint, géré en partenariat avec les forces irakiennes. En outre, une cinquantaine de soldats américains supplémentaires doivent arriver dans les prochains jours dans la capitale irakienne. Ces équipes vont évaluer la cohésion et l'état de préparation des forces de sécurité irakiennes puis transmettre les résultats de leurs analyses à leur commandement d'ici 2 à 3 semaines, a souligné le contre-amiral. Mais il a pris soin d'insister sur le rôle de conseillers de ces troupes, dont la tâche principale est d'évaluer l'état des forces irakiennes et non de s'attaquer aux insurgés de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL), auteurs d'une fulgurante avancée dans le Nord du pays depuis deux semaines. Nous n'allons pas courir au secours des troupes irakiennes, a dit le contre-amiral Kirby. Pour l'heure, l'armée américaine n'a pas non plus l'intention de lancer des raids aériens contre l'EIIL et leurs alliés, bien que le président Barack Obama n'ait pas fermé la porte à cette option, la semaine dernière. Et, dans le cas où de telles frappes étaient décidées, l'armée américaine, avec l'aide du porte-avions George H. W. Bush qui croise dans le Golfe, se tiendrait prête, a encore expliqué le porte-parole du Pentagone.
Les forces gouvernementales repoussent plusieurs assauts Les forces gouvernementales ont réussi à stopper l'avancée des insurgés dans l'ouest du pays après avoir repoussé un assaut sur la ville de Haditha dans la province d'Al-Anbar et d'autres sur la raffinerie de pétrole de Baïji (nord), la plus grande d'Irak. Dans le même temps, l'armée de l'air a mené des raids sur plusieurs secteurs contrôlés par les insurgés faisant au moins 38 morts. Selon un officier de police, l'armée à Haditha (210 km au nord-ouest de Bagdad), soutenue par des combattants tribaux, a repoussé mardi matin un assaut des hommes de l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) les contraignant au retrait. Haditha, qui abrite l'une des centrales électriques les plus importantes d'Al-Anbar, se trouve sur la route menant à Ramadi, chef-lieu de cette province à majorité sunnite frontalière de la Syrie. Des insurgés sunnites, menés par l'EIIL, tentent d'avancer vers l'ouest dans la province d'Al-Anbar où ils ont réussi à s'emparer ces derniers jours des villes de Al-Qaïm, Aana et Rawa avant que les forces gouvernementales ne parviennent à stopper leur progression. L'armée de l'air a en outre mené des raids mardi sur deux ponts vitaux sur l'Euphrate près de la ville de Al-Qaïm (340 km au nord-ouest de Bagdad) utilisés par les insurgés pour leurs déplacements entre la province de Ninive dont il contrôlent la plus grande partie et celle de Al-Anbar. Les forces gouvernementales ont également repoussé de nouveaux assauts des insurgés sur la raffinerie de Baïji, à 200 km à l'ouest de Bagdad. Selon un responsable du bureau du Premier ministre Nouri al-Maliki, les forces gouvernementales se trouvent actuellement à l'intérieur de la raffinerie, qui a fait l'objet de nombreux assauts des insurgés depuis 10 jours, et ont repoussé lundi soir trois assauts des insurgés contre la raffinerie. Le porte-parole de M. Maliki pour la sécurité, Qassem Ata, a de son côté déclaré au cours d'une conférence de presse que la raffinerie est sous le contrôle total et la protection des forces de sécurité. Nous repoussons toutes les attaques et tentatives des terroristes, a-t-il ajouté. L'armée avait affirmé le 19 juin avoir repris le contrôle total de la raffinerie après 24 heures de combats.
Le ministre britannique de la Défense aux Emirats, après l'Arabie Le ministre britannique de la Défense, Philip Hammond, en tournée régionale axée sur la crise irakienne, a été reçu avant-hier soir à Dubaï par le vice-président et Premier ministre des Emirats arabes unis, cheikh Mohamed Ben Rached Al-Maktoum, a rapporté l'agence officielle Wam. M. Hammond, qui venait d'Arabie saoudite, a évoqué avec cheikh Mohamed, ministre de la Défense émirati et souverain de Dubaï, outre les relations bilatérales, la conjoncture régionale et les moyens de consolider les fondements de la paix et la sécurité dans la région du Golfe, selon Wam. Plus tôt dans la journée, il s'est entretenu avec le prince héritier et ministre de la Défense d'Arabie saoudite, Salmane Ben Abdel Aziz, à Jeddah, dans l'ouest du royaume saoudien, première étape de sa tournée qui doit le conduire aussi au Qatar et au Koweït. Selon l'agence saoudienne Spa, les deux hommes ont passé en revue la coopération bilatérale et les moyens de la renforcer, ainsi que la situation régionale et internationale. La tournée du ministre britannique offre l'occasion de discuter de la nécessité de trouver une solution politique à la crise en Irak, a déclaré un diplomate en Arabie saoudite. Avant sa tournée, M. Hammond a fait part de sa préoccupation concernant la situation en Irak où des insurgés sunnites menés par l'Etat islamique en Irak et au Levant (EIIL) ont conquis, depuis le début d'une offensive le 9 juin, de larges portions de territoires dans quatre provinces du Nord et de l'Est du pays, suscitant l'inquiétude de la communauté internationale. La Grande-Bretagne est profondément préoccupée par les récents développements en Irak et les avancées de l'EIIL. Bien que le royaume uni n'envisage pas une intervention militaire, nous sommes engagés à trouver une solution politique à long terme, a déclaré le ministre britannique. Nous restons engagés par la sécurité du Golfe et nous voulons rassurer nos amis et alliés que nous ferons tout notre possible pour soutenir ceux qui travaillent pour un Etat irakien stable et démocratique et pour alléger les souffrances de la population, a-t-il ajouté.