La filière boissons est en évolution constante dans la production du secteur agro-industriel auquel elle contribue à hauteur de 8% et emploie près de 15 000 personnes. Les experts qui se référent à l'étude du marché algérien des boissons, menée dans le cadre du programme d'appui des PME et PMI avec la collaboration de l'Apab (Association des producteurs algériens de boissons), estiment qu'en dépit de sa progression, cette filière connaît une relative détérioration en termes de valeur ajoutée. Celle-ci serait passée de 42% en 2005 à 39% en 2010. Les causes de cette régression seraient due "à la non-répercussion de la hausse des prix des inputs (importés) sur les prix de vente". Par ailleurs, selon un expert qui a participé à l'étude, "les produits de la filière boissons sont commercialisés sous près de 300 marques écoulées essentiellement au niveau des marchés locaux. Les marques de réputation nationale ou de franchise quant à elles sont commercialisées au niveau national. Le chiffre d'affaires a progressé pour 80% des entreprises de la filière. Le taux d'accroissement moyen est de 16%". Ce même expert note que "la tendance du secteur est à la restructuration par des fermetures d'entreprises et un mouvement de concentration", précisant que "le CNRC compte 748 entreprises du secteur en 2012 contre 1400 en 2005". En termes de données quantitatives, selon Abdelkrim Boudraâ, expert en boissons, "le marché algérien des boissons gazeuses et jus de fruits est en nette évolution au regard de la consommation moyenne des boissons rafraîchissantes sans alcool (BRSA)... Cette consommation est passée de 35 l/habitant/an en 2005 à 49 l/hab/an en 2007. La marge de progression des jus de fruits et des boissons plates est la plus importante, en termes de chiffres d'affaires, avec une hausse annuelle de 30%, suivie des eaux embouteillées avec 15% et les boissons gazeuses de 2 à 5%". Voilà une filière qui se porte bien donc, selon les experts bien évidemment. Sauf qu'on oublie de mettre l'accent sur l'intrusion de centaines de trabendistes qui fabriquent des jus et des sodas, clandestinement (dans des caves) et dans des conditions d'hygiène plus que douteuses, au détriment de la santé des consommateurs attirés par les prix attractifs qu'ils proposent. Cette "engeance" n'hésite pas à recourir à des composants chimiques dont la traçabilité est impossible à cerner. Au demeurant durant le mois de Ramadhan, une nuée de jeunes revendeurs exposent des "cherbate" dans des sachets en plastique aux alentours des marchés. En dehors de quelques marques de jus de fruits et de sodas qui se sont imposées au niveau national, les autres appellations demeurent cantonnées au plan local et régional. Cependant, toujours selon les experts de cette filière, les besoins nationaux sont totalement couverts par la production algérienne. Nom Adresse email