La filière des boissons est parmi les plus dynamiques des filières de l'industrie agroalimentaire. C'est ce que relève une étude menée par l'Association des producteurs algériens des boissons, avec l'appui du programme PME II. Une synthèse des conclusions de l'étude a été présentée, hier à l'hôtel El-Djazaïr (Alger), par les experts ayant mené les travaux de recherche. Le document rappelle que la filière a fait l'objet, en 2005, d'une étude sur son positionnement stratégique et d'une actualisation en 2007, focalisée sur les entreprises qui ont bénéficié d'actions du programme de mise à niveau de l'EDPME. Celle présentée, hier, constitue une mise à jour des deux précédentes études. Selon le rapport, la contribution de la filière des boissons à la production des industries agroalimentaires en 2010 est de l'ordre de 7%. L'agroalimentaire constitue 52% de la production globale de l'industrie. "L'importance relative de la sous-branche dépend des considérations qui tiennent aux volumes produits ainsi qu'au système des prix", explique l'étude. Cependant, sur la période 2005 à 2010, l'industrie des boissons a enregistré des croissances significatives de ses principaux agrégats. En moyenne annuelle, l'évolution a été de 14% pour la production, nettement plus élevée que celle des industries agroalimentaires (7,1%). Pour les consommations intermédiaires, l'évolution est de 15%, alors que pour la valeur ajoutée, elle est de 13%. Le document précise que le taux de la valeur ajoutée s'est détérioré, passant de 42% en 2005 à 39% en 2010. "L'industrie n'a pas pu répercuter les hausses des prix des inputs (essentiellement importés) sur les prix de vente en raison de la faiblesse du pouvoir d'achat des consommateurs", explique l'étude. Le secteur privé domine la filière avec plus de 80% de la production brute industrielle et 86% de la valeur ajoutée. Ce progrès considérable résulte de la forte dynamique d'investissement enclenchée à partir des années 1990 et de la privatisation des entreprises publiques. Cette privatisation a été totale pour les eaux embouteillées et les jus de fruits et partielles pour les bières. "Les trois sociétés publiques sont en phase de liquidation", indique l'étude, précisant que l'ONCV demeure la seule entreprise publique qui active dans la filière vitivinicole. Selon l'étude, la tendance du secteur est à la restructuration par des fermetures d'entreprises et un mouvement de concentration. La population des entreprises activant dans l'industrie des boissons a fortement régressé. Le CNRC compte 748 entreprises du secteur en 2012, dont 695 dans les industries des boissons rafraîchissantes non alcoolisées (BRSA), contre 1 400 en 2005. L'étude a constaté également un phénomène de concentration régional. 39% des wilayas abritent 80% des entreprises, 20% des wilayas abritent 60% des entreprises. 80% des entreprises sont localisées dans les wilayas du Nord. Trois bassins d'implantations industrielles se distinguent par la densité d'implantation (Algérois, Béjaïa-Sétif, Oranais). L'emploi dans l'industrie des boissons (hors ONCV) est estimé à près de 14 800 emplois directs et environ 37 000 emplois indirects. Les produits de la filière boissons sont commercialisés sous près de 300 marques commerciales, essentiellement au niveau des marchés locaux. Des marques de réputation nationale ou de franchise internationale sont aussi commercialisées sur le marché national, relève les experts PME II. L'étude a estimé que les Algériens ont consommé une moyenne de 22,2 litres de boissons gazeuses par tête et par an, 0,5 litres de boissons plates, 6 litres de jus, 4,4 litres de bière, 1,4 litre de vins et 23,4 litres d'eaux embouteillées. Le chiffre d'affaires des BRSA en 2011 a atteint 38 milliards de dinars. L'analyse économique de la filière révèle qu'une vingtaine d'opérateurs représentent près de 99% du marché. L'étude relève une forte hausse des explorations des eaux embouteillées et des sodas. Les exportations d'eaux embouteillées ont augmenté de 1,5 million de DA en 2009 à 3 millions de DA en 2010. M. R. Nom Adresse email