Le Festival international de Timgad, inauguré samedi soir en présence de la ministre de la Culture, maintient son slogan "Jeunesse et Patrimoine", mais est dédié à la Palestine. En signe de solidarité, les organisateurs de la 36e édition ont pris la décision de reverser toutes les recettes du festival au peuple palestinien. Cette trente-sixième édition du Festival international de Timgad revêt un caractère tout particulier, puisque elle coïncide avec la tragédie palestinienne et les bombardements sur Gaza. C'est lors d'une conférence de presse organisé à l'hôtel Salim (Batna) que Lakhdar Bentorki, commissaire du Festival international de Timgad (et directeur de l'Office national de la culture et de l'Information, Onci) a déclaré que "le slogan ‘Jeunesse et Patrimoine' sera maintenu mais nous lui rajoutons la mention ‘Solidarité avec la Palestine'". Profitant de la présence de la famille de la presse, M. Bentorki a souhaité une large contribution des journalistes et correspondants pour que cette édition, la 36e, soit celle "de la solidarité avec le peuple palestinien, sachant qu'une décision a été prise pour que la recette du festival soient reversées au peuple palestinien". Lakhdar Bentorki est, en outre, revenu sur plusieurs points épineux et qui hélas reviennent à chaque édition du Festival international de Timgad. En effet, le budget alloué à cette rencontre est resté le même depuis plus de 4 ans, mais l'orateur ne révélera pas le montant. Autre point important, les infrastructures d'accueil dans la ville de Batna qui restent en deçà du potentiel touristique de la région. Rappelons qu'à chaque édition, le même souci est de savoir où héberger les artistes étrangers invités à Timgad ! Un autre problème et pas des moindres a été évoqué : hormis le festival de Timgad, aucune autre activité n'est programmée au nouveau théâtre de Timgad, pas du tout exploité donc. Le patron de l'Onci assure, pour sa part, qu'il ne voit aucune objection à ce que d'autres manifestations se déroulent à Timgad : "J'ai parlé avec le P/APC de Timgad et personnellement, je ne m'oppose pas à une exploitation continue à condition quelle soit bien encadrée. On me parle aussi des arts populaires, l'ancienne formule du Festival de Timgad, je considère que l'un n'empêche pas l'autre ; on aura deux festivals au lieu d'un mais qui va organiser et surtout bien organiser?". Rahaba en ouverture La première soirée du festival, qui a vu la présence de la ministre de la Culture, Nadia Labidi, et d'un bon nombre d'invités, programmée à 22 heures, n'a pu commencer qu'avec 2 heures de retard. Les préludes et discours un peu musclés ont pris le dessus sur l'aspect spectacle. Des jeunes installés dans les gradins n'ont pas hésité à le faire savoir en huant quelques interventions. C'est la troupe folklorique de Rfaâ (N'gaous) qui a eu le privilège de donner le coup d'envoi de cette 36e édition. Arborant le keffieh Palestinien, les Rahaba ont su en un rien de temps gagner l'adhésion du public qui semblait les attendre pour se détendre, et ce, après une langue attente. La troupe interprétera des chants du terroir et des titres connus des présents qui ont repris en chœur des passages entiers. Toujours en chaoui, mais dans sa déclinaison moderne, la star Massinissa ne s'est pas fait prier pour mêler chant et danse chaouis à la grande joie d'un grand nombre d'aoûtiens venu se détendre pour cette première soirée. Kader Japoni, Zinou, Nadia Baroud, Kenza Farah n'ont point démérité puisque longtemps et longuement ovationnés par un public qui continuaient à affluer à minuit passé. Les différents répertoires n'ont pas de secret pour le jeune public qui reprenaient les titres les plus connus des artistes. Le respect de l'horaire et de la programmation verra certainement un flux beaucoup plus important d'amateurs de soirées à la belle étoile aussi bien de Batna que des villes limitrophes, sachant que les routes sont sécurisées jusqu'à une heure tardive de la nuit. R. H. Nom Adresse email