L'armée ukrainienne semble sur le point de prendre le dessus sur les rebelles pro-russes, suite à des combats meurtriers ayant gagné pour la première fois le centre de Donetsk, le principal fief séparatiste. Cela s'accompagne, de la visite à kiev, du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui se veut un avertissement en direction de Moscou, qui a amassé quelque 20 000 soldats aux frontières. Alors que Kiev semblait avancer inexorablement vers la prise des deux principales villes encore aux mains de sécessionnistes pro-russes, la crise en Ukraine a connu un pic hier, après qu'un hélicoptère de l'armée ukrainienne a été touché par des tirs rebelles et a dû faire, jeudi soir, un atterrissage d'urgence dans l'est de l'Ukraine, en faisant état de trois pilotes blessés. Un avion de chasse des forces ukrainiennes MIG-29 survolant à basse altitude la zone rebelle dans l'est de l'Ukraine a également été abattu jeudi. La reprise des combats, à l'expiration du cessez-le-feu, autour du lieu du crash de la Malaysian Airlines, va de pair avec un soutien au gouvernement de Kiev de la part des Occidentaux, notamment, du secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, qui a affiché son soutien à Kiev et mis en garde la Russie, dont l'appui aux séparatistes a gagné, selon lui, "en intensité et en sophistication". "J'appelle la Russie à se retirer du bord du gouffre, à se retirer de la frontière. N'utilisez pas le maintien de la paix comme prétexte pour faire la guerre", a lancé M. Rasmussen au cours d'une conférence de presse. L'Alliance atlantique s'est alarmée, ces derniers jours, de la présence militaire croissante de la Russie à la frontière ukrainienne, passée, selon elle, de 12 000 hommes à la mi-juillet à 20 000 actuellement. Elle craint que Moscou, qui réclame des mesures d'urgence afin de venir en aide à la population civile dans l'Est, n'intervienne pour des prétextes humanitaires. M. Rasmussen, a assuré que l'Otan était prête à intensifier sa coopération avec Kiev, en réponse à l'appel lancé par les autorités ukrainiennes qui avaient appelé ces derniers jours, leurs alliés occidentaux à accroître leur soutien militaire. À Ottawa, le Canada a annoncé avoir commencé à acheminer du matériel militaire non létal aux troupes ukrainiennes. La chancelière Angela Merkel a, quant à elle, téléphoné dans la soirée au président ukrainien Petro Porochenko pour évoquer la situation en Ukraine et la nécessité de reprendre les recherches sur le site du crash, a annoncé Berlin. Sur le plan humanitaire, plusieurs villes aux mains des rebelles et assiégées par les forces ukrainiennes, notamment Lougansk, connaissent une situation de plus en plus délicate avec des difficultés de ravitaillement et des coupures d'eau et d'électricité. À Donetsk, la plus grande cité aux mains des séparatistes pro-russes, d'intenses bombardements ont, pour la première fois, touché le centre et la mairie a demandé à la population de rester à l'abri. De plus, les autorités régionales ont affirmé qu'un obus était tombé sur un hôpital, faisant un mort et deux blessés. La mairie a fait état de tirs d'artillerie autour des locaux des services de sécurité ukrainiens, dont les séparatistes ont fait l'une de leurs principales bases. Selon l'ONU, les combats ont déjà fait plus de 1 300 morts en près de quatre mois et il y a près de 300 000 réfugiés. A. R. /Agences. Nom Adresse email