De son vrai nom Albert Dominique Ebossé Bodjongo Kida, le regretté footballeur de la JSK est né le 6 octobre 1989 à Douala, la capitale économique du Cameroun. Tout jeune, il grandit au sein du Douala Athletic Club, une équipe de seconde division camerounaise qui a toujours vécu à l'ombre du grand club de l'Union de Douala. Celui que les supporters kabyles ont toujours appelé par son second prénom Ebossé a ensuite endossé le célèbre maillot vert et blanc du Coton-Sport de Garoua (2008-2010) puis joué à l'Unisport Bafang (2010-2011) avant de retourner à Douala Athletic Club (2011-2012). Il part ensuite en Malaisie pour évoluer au sein du Perak FA (2012-2013) avant d'atterrir en Algérie pour porter les couleurs vert et jaune de la JSK depuis la saison dernière où il brille de mille feux, puisqu'il réussira à inscrire la bagatelle de 17 buts qui vont le sacrer meilleur buteur du championnat d'Algérie de la saison 2013-2014. Avec un gabarit de 1,85 m et une musculature phénoménale, Ebossé était un chasseur de buts hors pair qui jouissait d'une très bonne technique et surtout d'une excellente frappe de balle des deux pieds, mais aussi puissant dans le jeu de tête. Outre ses qualités footballistiques, le sympathique Ebossé était aussi connu pour son éducation exemplaire sur les terrains de foot comme dans la vie de tous les jours. À tous les coups durs qu'il recevait sur le terrain, il ne répondait jamais par la violence, mais par une poignée de main et un sourire angélique. À la JSK, il était l'ami de tout le monde. Des dirigeants, des joueurs et surtout des milliers de supporters kabyles qui le vénéraient par-dessus tout et qui le pleurent aujourd'hui sans aucune retenue. "Si j'ai la chance d'aller tenter une expérience professionnelle en Europe, tant mieux, sinon je me sens bien à Tizi Ouzou et sa belle région la Kabylie qui m'a réellement adopté", répétait à chaque fois le baroudeur de la JSK. La semaine dernière, je l'avais personnellement rencontré au stade du 1er-Novembre où il respirait la grande forme de début de saison. "Wallah, je vais casser la baraque cette année, et si je ne claque pas au moins trente buts en championnat, vous pourrez me tuer", me dira-t-il avec son éclat de rire légendaire. Signe prémonitoire, ce sont les fous du stade qui... l'ont tué malheureusement samedi soir à coups de pierres et de projectiles de toutes sortes. Après avoir inscrit déjà deux buts en deux matches, le brave Ebossé était bien parti pour relever son défi, mais la bêtise humaine d'un écervelé, comme on en trouve malheureusement de plus en plus dans nos stades, a fini par le happer à la fleur de l'âge. Dur, dur que ce drame qui aura endeuillé toute la Kabylie qui pleure son idole et qui a bien du mal à contenir sa colère et son indignation. Et si des milliers de supporters kabyles ont tenu à lui rendre un dernier hommage hier à la morgue du CHU Nedir-Mohamed, des youyous stridents de supportrices kabyles et de travailleuses de l'hôpital ont salué la levée du corps, alors que des milliers de fans ont accompagné la dépouille jusqu'à la sortie de la ville en scandant une dernière fois... "Ebossé ! Ebossé !" Comme pour rappeler que son nom sera gravé pour toujours dans les annales de la JS Kabylie. Adieu l'artiste ! M. H. Nom Adresse email