Si toute la Kabylie, en général, et la JSK, en particulier, sont encore sous le coup d'un choc terrible et ont bien de la peine à surmonter une épreuve aussi douloureuse que le décès tragique du footballeur camerounais Ebossé Bodjongo, voilà que certains cercles malintentionnés profitent d'une telle tragédie pour tenter d'accabler davantage un club aussi prestigieux que respectable qui a pour nom "Jeunesse sportive de Kabylie". La JSK, comme tout autre club algérien, est victime de hooliganisme et de barbarie qui hantent nos stades depuis belle lurette. Il faut bien admettre que ce qui s'est passé au stade du 1er-Novembre peut se produire ou de se renouveler dans un autre stade d'Algérie si aucune mesure draconienne n'est prise pour sécuriser nos stades par tous les moyens humains et matériels, y compris les systèmes de caméras de vidéosurveillance dont on parle depuis l'avènement du professionnalisme. En vain. Dans un tel registre, la responsabilité de la Ligue de football professionnel est totalement engagée dans la mesure où les cahiers des charges des clubs professionnels exigent, noir sur blanc, l'installation de caméras de surveillance sur tous les stades et la nomination d'un directeur de sécurité au niveau de chaque club des Ligues 1 et 2, comme il exige aussi de la rigueur au niveau de la commission d'homologation des stades qui doit passer au peigne fin toutes les infrastructures sportives, notamment avant le coup d'envoi de chaque saison. Cela n'a jamais été fait, et c'est certainement cette fâcheuse tendance au laxisme et à l'insouciance qui fait que nos stades sont livrés au vandalisme et à l'insécurité. De nombreux stades des Ligues 1 et 2, dont les travaux de rénovation entrepris en été ne sont toujours pas achevés, ont obligé les joueurs à évoluer provisoirement en dehors de leurs bases. Ces stades, bien qu'inachevés, ont finalement été autorisés à ouvrir sur intervention de tel ou tel dirigeant de club influent, quand ce ne sont pas les autorités locales qui entrent en jeu à des fins populistes. De nos jours, le mal du football algérien est plus profond, et si un club aussi noble et représentatif que la JS Kabylie est sous le coup d'une terrible fatalité, il ne faut certainement pas qu'il paie par la faute de certains énergumènes qui sont légion dans nos stades ou qu'il soit sacrifié sur l'autel de la vengeance pour assouvir des règlements de comptes orchestrés par les "démons du football", autrement dit, ceux-là mêmes qui ont couvé et alimenté la violence dans les stades de football. En Kabylie comme aux quatre coins de l'Algérie profonde, ils sont des millions d'Algériens à prendre le deuil du regretté Ebossé Bodjongo car le sympathique Camerounais était des "nôtres" depuis son arrivée en Algérie, terre de foot, de passion et de fraternité, et son adoption par tous les supporters algériens, qu'ils soient de Tizi Ouzou ou d'ailleurs. Et si la malédiction a malheureusement choisi et frappé tragiquement cet "ange des stades", mais aussi son prestigieux club, la JSK, qui n'arrive pas encore à sécher ses larmes, l'heure doit être au recueillement et au deuil. Et à défaut de tirer lâchement sur l'ambulance et de diaboliser un club respectable qui a un passé glorieux et des traditions sacrées de respect et d'humanisme, la décence veut que la sagesse et la raison l'emportent sur toute autre considération extra-sportive. À moins que, quelque part, certains "charognards" ou "revanchards" sans scrupules veulent profiter d'une telle tragédie pour enfoncer davantage la Jeunesse sportive de Kabylie, un ancien bastion du nationalisme algérien et un grand ambassadeur du football algérien, avec tout ce que cela suppose comme patrimoine sportif et repère identitaire. Pour l'heure, les frères d'Ebossé Bodjongo sont encore attendus en Algérie pour s'incliner à la mémoire de l'être cher et rapatrier son corps vers son Cameroun natal d'ici à demain ou, au plus tard, vendredi, mais en attendant, ils sont des milliers de supporters kabyles à pleurer leur idole et à s'associer fortement à la douleur des dirigeants de la JSK. M. H. Nom Adresse email