Selon Ibn Khaldoun, qui reprend les généalogistes de son époque, les tribus kabyles, appelées Zouaouas, font partie de la grande tribu des Kétama, et dont le territoire s'étendait depuis la province de Bougie jusqu'aux environs d'Alger. Parmi les tribus marquantes que cite Ibn Khaldoun, il y a la confédération des Aït Iraten, qui est en réalité une confédération de tribus. En parlant des Aït Iraten, Ibn Khaldoun évoque le personnage de Chimsi, une femme du XXe siècle qui avait présidé aux destinées de la tribu et avait fait parler d'elle. Voici le passage qui lui est consacré : "Les Beni Iraten reconnaissaient aux Beni Abd es-Samed, une de leurs familles, le droit de leur fournir des chefs. A l'époque où le sultan (mérénide) Abou al-Haçan conquit le Maghreb central, ils eurent pour chef une femme appelée Chimsi. Elle appartenait à la famille Abd es-Samed et s'était assurée l'autorité avec l'aide de ses fils, au nombre de dix. En l'an 739 (1338-39) ou 740, Abou Abd-er-Rahman Yacoub, fils du sultan Abou el-Hasen, s'enfuit de la Mitidja où son père campait, mais il y fut ramené par des cavaliers envoyés à sa poursuite. Son père le mit aux arrêts, et quelque temps après, il le fit mourir... Ce fut alors qu'un boucher, officier de la cuisine du sultan, passa chez les Iraten et se fit passer pour le prince Abd er-Rahman auquel il ressemblait beaucoup. Chimsi s'empressa de tout lui accorder et engagea toute la tribu à reconnaître le prétendant et à le seconder contre le sultan. Alors ce dernier offrit des sommes considérables aux fils de Chimsi et aux gens de sa tribu afin de se faire livrer l'aventurier. Chimsi rejeta d'abord cette proposition, mais ayant ensuite découvert qu'elle avait donné son appui à un imposteur, elle lui retira sa protection et le renvoya dans le pays qu'occupèrent les Arabes. Ensuite, elle alla se présenter devant le sultan, avec une députation composée de quelques-uns de ses fils et de plusieurs notables de sa tribu. Le monarque mérénide lui fit l'accueil le plus honorable, et l'ayant comblée de dons ainsi que les personnes qui l'avaient accompagnée, il les renvoya tous chez eux..." (Ibn Khaldoun, tome 1, de l'Histoire des Berbères, page 257). Le nom de Chimsi est formé du mot arabe chems (soleil, astre). M. A. Haddadou [email protected] Nom Adresse email