Le colloque, qui lui est consacré depuis hier à Béjaïa, mettra de la lumière sur sa vie dans la région. C'est en présence du wali de Béjaïa, du représentant du ministère de la Culture et du recteur de l'université de Béjaïa que les travaux du Colloque sur Ibn Khaldoun ont été ouverts hier, au Théâtre régional de Béjaïa. Organisé par Gehimab, groupe d'études sur l'histoire des mathématiques médiévales à Béjaïa. Ce colloque sur “Ibn Khaldoun à Béjaïa”, se veut un hommage à l'homme-penseur qu'il était sur tous les plans. Personnalité politique, un savant et un enseignant émérite à Béjaïa, Ibn Khaldoun occupe le poste de Premier ministre à Béjaïa, mercenaire en chef des tribus Banou Hillal à Biskra, conseiller des princes de Grenade, conseiller des dynasties de Tlemcen et de Fès, professeur à la Zitouna de Tunis, grand cadi malékite du Caire, interlocuteur de Pierre le cruel de Séville et de Tamerlan mais surtout intrigant de cour, militaire de terrain et grand intellectuel de son époque... Abderrahman Ibn Khaldoun est né à Tunis en 1332 et est mort au Caire en 1406. Historien et philosophe arabe, il a laissé une immense chronique générale. Mais c'est surtout Les prolégomènes, où il expose sa philosophie de l'histoire, qui fit sa renommée encore d'actualité de nos jours. Ibn Khaldoun, un des plus grands historiens du monde arabo-musulman, est souvent reconnu comme le père de la sociologie moderne. Il enseigna à Tunis et au Maghreb puis s'exila au Caire (Egypte) face au rejet de ses idées modernes par les docteurs malékites. Il fut cadi au Caire, et conseiller de sultans. Il occupa beaucoup de postes administratifs ou religieux. Ibn Khaldoun, de son vrai nom Abou Zeïd Abd Er-Rahman est cet illustre historien et philosophe d'Afrique du Nord, se considérant lui-même comme Arabe et se réclamant d'une lignée remontant à l'Hadramout, en la 10e année de l'Hégire. Ibn Khaldoun est à la fois l'historien et sociologue, avant la lettre, des sociétés arabe, berbère et perse. Ibn Khaldoun a eu un impact mesuré sur la culture et la pensée arabe. Il a introduit la notion d'histoire cyclique fondée sur des facteurs profanes générés par l'affaiblissement naturel des générations sédentarisées, héritières des conquérants nomades. Ibn Khaldoun est descendant d'une famille arabe yéménite établie en Andalousie dès le VIIIe siècle, puis émigrée à Tunis. Il passe une partie de son existence à la cour mérinide, remplissant diverses fonctions politiques auprès des sultans de Tunis et de Fès, puis du souverain de Grenade. Ibn Khaldoun, comme ses prédécesseurs, a d'abord exercé une carrière de courtisan et de ministre, et a réussi la performance de savoir changer à temps de maître; servant successivement les Hafsides tunisiens, les Mérinides de Béjaïa et de Fès, les Abd El Ouadies de Tlemcen, le sultan de Grenade et celui d'Egypte. Il a aussi été ambassadeur auprès du roi de Castille, Pierre le Cruel, et du terrible Timour Lang (Tamerlan). Ainsi a-t-il eu la possibilité de pratiquer et comparer les différents modes d'exercice du pouvoir, et d'en mesurer la précarité. Les différents souverains impressionnés par ses hautes capacités et sa grande culture lui pardonnèrent pendant un certain temps sa versatilité et ses trahisons. Le colloque, qui lui est consacré à l'occasion du 6e centenaire de sa mort, depuis hier à Béjaïa, mettra de la lumière sur sa vie dans la région. Nous y reviendrons.