Le nouvel émissaire de l'ONU pour la Syrie, Staffan de Mistura, entamera sa mission mardi, en effectuant sa première visite dans le pays depuis sa nomination en juillet 2014. M. de Mistura séjournera trois jours à Damas et évoquera avec les responsables syriens et les opposants de l'intérieur "les perspectives d'une solution" au conflit qui ravage le pays depuis plus de trois ans et demi, a rapporté, hier, le quotidien al-Watan proche du pouvoir, de source syrienne. M. de Mistura, ancien vice-ministre italien des Affaires étrangères, a été nommé le 10 juillet en remplacement de l'Algérien Lakhdar Brahimi, qui a démissionné, après deux ans d'efforts pour mettre un terme à un conflit, non sans avoir organisé les premières négociations directes entre le gouvernement syrien et l'opposition, qui avaient échoué. Son prédécesseur, l'ancien secrétaire général de l'ONU Kofi Annan, avait jeté l'éponge au bout de 6 mois à peine, en 2012. Le régime syrien avait accueilli avec satisfaction la nomination de Staffan de Mistura, tout en souhaitant qu'il fasse preuve d'objectivité et d'intégrité dans sa mission. L'arrivée du nouvel émissaire de l'ONU en Syrie intervient dans une conjoncture extrêmement difficile, de guerre civile, qui a fait depuis mars 2011 plus de 191 000 morts, mettant aux prises le régime de Bachar al-Assad, et les groupes armés. D'abord, les terroristes de l'Etat islamique, auteurs d'une fulgurante avancée, qui s'est soldée par la prise de pans entiers de territoires syriens (et irakiens), notamment dans les villes d'Al-Raqqa, et de Qouneitra, au Golan. Ensuite, l'armée syrienne libre, soutenue par l'Occident, qui amorce un retour en force, après avoir fédéré les différentes unités sous un même bataillon. D'où la difficulté de la mission qui attend le nouvel envoyé spécial de l'ONU. Dans ce contexte, les exactions de l'EI suscitent en revanche de plus en plus de prises de conscience dans le monde entier, consécutivement aux mises en garde contre ce danger qui menace non seulement les pays de la région, mais aussi d'autres lointaines contrées de l'Europe, avec le retour des terroristes aux pays dont ils sont issus. Les terroristes de l'EI sont, depuis quelques jours, l'objet de frappes aériennes des drones américains, en attendant la mise en place d'une coalition internationale contre ce "cancer", à laquelle la Ligue arabe adhère pleinement. L'ONU s'y met aussi, en adoptant une résolution ayant pour finalité de combattre ce fléau, en s'attaquant à ses sources de financement et de recrutement. Le nouveau Haut-commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, le Jordanien Zeid Ra'ad al-Hussein, qui succède à la Sud-Africaine Navi Pillay, a, pour sa part, indiqué dans ce sillage que les terroristes qui sèment la terreur en Irak et en Syrie veulent créer un "monde sanguinaire". A. R./agences Nom Adresse email