Le beurre et l'argent du beurre. La loi de finances 2015 donne à "la famille révolutionnaire" dix fois plus qu'à la recherche scientifique, à la jeunesse et à la culture, trois secteurs stratégiques qui concernent les trois quarts de la population, l'avenir du pays et son identité. Pour son fonctionnement, le ministère des Moudjahidine, qui fait partie de l'histoire dans les pays où il n'est pas un fonds de commerce, est en haut du tableau, juste avant l'éducation nationale et la défense nationale. 253 milliards de dinars (3,1 milliards de dollars) contre 750 milliards de dinars pour les 8,6 millions d'écoliers, de collégiens et de lycéens. Dix fois plus que pour la force de frappe de demain, le million d'étudiants, dont le budget de fonctionnement est, par ailleurs, pour partie, destiné à leur hébergement et à leur transport, un populisme inédit dans le monde, alors que l'université est devenue une fabrique de chômeurs. Après un bon demi-siècle d'indépendance, le système algérien continue donc de faire valoir sa légitimité dans "sa famille révolutionnaire" qu'il bichonne, à coups de largesses et de grands privilèges pour ses membres et leurs ayants droit. Nom Adresse email