Le groupe terroriste de l'Etat islamique (Daech) n'en finit pas de défier l'Occident. En décapitant un travailleur humanitaire en Syrie — le troisième depuis moins d'un mois —, il exacerbe un peu plus l'ire des pays engagés dans la coalition internationale formée par les Etats-Unis, pour le combattre en Irak et en Syrie. Dans une nouvelle vidéo, de 2 minutes 27 secondes, intitulée "Un message aux alliés de l'Amérique", au décor, et à la mise en scène hollywoodienne, l'Etat islamique (EI) a revendiqué l'exécution par décapitation du travailleur humanitaire britannique, David Haines, âgé de 44 ans et père de deux enfants, qui a été enlevé en mars 2013 en Syrie où il travaillait pour l'ONG française Acted. L'organisation, réputée pour ses pratiques moyenâgeuses, a expliqué, avoir commis ce meurtre en représailles à l'entrée du Royaume-Uni dans la coalition qui mène des frappes aériennes contre ses éléments, en Irak. "Vous êtes volontairement entrés dans une coalition avec les Etats-Unis contre l'Etat islamique, comme votre prédécesseur Tony Blair l'a fait avant vous, suivant une tendance parmi nos Premiers ministres britanniques qui ne peuvent pas trouver le courage de dire non aux Américains", dit le bourreau, le visage dissimulé, en s'adressant au Premier ministre David Cameron. Cette décapitation, qui a jeté l'émoi au sein de la société britannique, en particulier, et dans le monde occidental, en général, est de nature à exacerber la colère contre les terroristes de l'EI. Le Premier ministre britannique David Cameron a immédiatement condamné un meurtre "ignoble" et promis de "traquer" les meurtriers. Il a convoqué dans la foulée une réunion interministérielle de crise pour faire le point sur la situation. Le président américain Barack Obama, dont les deux ressortissants, journalistes de leur état, James Foley et Steven Sotloff, ont subi le même sort, les 19 août et 2 septembre derniers, a aussitôt exprimé sa solidarité avec son allié britannique. Qu'à cela ne tienne, l'Etat islamique pousse le bouchon encore plus loin, en menaçant d'exécuter un autre otage britannique. Mais, la Grande-Bretagne, qui a anticipé depuis un temps déjà la menace terroriste, y compris sur son sol, avec le retour au pays natal de ses ressortissants partis combattre dans les rangs terroristes en Irak, et en Syrie, ne compte pas en rester là. La décapitation du sujet britannique, David Haines, va certainement créer "le déclic" nécessaire à la prise de décision, pour l'entrée de plain-pied et de façon directe, dans la guerre contre l'EI. Car, si en la matière, le gouvernement a fait montre jusque-là, d'une cacophonie, quant à une éventuelle participation aux frappes aériennes contre l'Etat islamique (EI) en Syrie, le Premier ministre David Cameron a affirmé, selon son porte-parole, qu'il "n'exclut rien". Jusque-là le Royaume-Uni s'est limité à envoyer des armes aux forces kurdes d'Irak pour lutter contre les terroristes de l'EI, ainsi que de l'aide humanitaire aux déplacés dans ce pays. A. R. Nom Adresse email