La décapitation d'un nouvel otage par l'Etat islamique (EI) a renforcé la détermination des pays mobilisés contre les jihadistes à combattre ce groupe à un moment où Washington s'efforce de mettre sur pied une coalition internationale au cœur de discussions aujourd'hui à Paris. Après la diffusion d'une vidéo montrant le meurtre du travailleur humanitaire britannique David Haines, dont Londres a affirmé qu'elle était « authentique », la Grande-Bretagne et les Etats-Unis ont réaffirmé leur résolution à lutter contre les jihadistes de l'EI qui contrôlent de vastes zones en Irak et en Syrie. « Nous traquerons les responsables et les traînerons en justice, quel que soit le temps nécessaire », a déclaré, hier, le Premier ministre britannique David Cameron, dans une allocation télévisée. « Pas à pas, nous devons repousser, démanteler et finalement détruire l'Etat islamique et ce qu'il représente », a-t-il dit, s'engageant à prendre « toute nouvelle mesure nécessaire », sans en préciser toutefois la nature. Il s'est notamment gardé de lever les incertitudes concernant l'association éventuelle de son pays aux frappes aériennes américaines en Irak et en Syrie. Après que le secrétaire d'Etat américain John Kerry a obtenu, jeudi dernier, l'engagement de dix pays arabes à lutter contre l'EI, une conférence internationale aujourd'hui à Paris doit permettre de tracer les contours de la coalition internationale voulue par Washington. Kerry, arrivé dans la capitale française samedi dernier au terme d'un marathon diplomatique au Moyen-Orient et en Turquie, sera présent à la réunion. La décapitation de David Haines, 44 ans, est la troisième exécution de ce type en un mois, après celles de deux journalistes américains, également otages en Syrie, James Foley et Steven Sotloff en l'occurrence. La communauté internationale a aussitôt exprimé sa solidarité avec le Royaume-Uni, le président américain Barack Obama, promettant, lui aussi, de traquer les meurtriers. « L'odieux assassinat de David Haines montre une nouvelle fois combien la communauté internationale doit se mobiliser contre Daesh (acronyme arabe de l'EI, ndlr), organisation de la lâcheté et de l'abjection », a réagi la France. La chancelière allemand Angela Merkel a, de son côté, fait part à Cameron de son « horreur » face à « l'acte injustifiable des terroristes qu'il faut punir ». Notons que l'Australie a annoncé, hier, sa participation à la coalition contre l'EI, avec le déploiement de 600 de ses militaires aux Emirats arabes unis.