Un bras de fer a opposé plus de 1500 éleveurs d'ovins aux autorités locales sur la RN42, à Bouroumi (El Affroun), tôt dans la matinée de lundi. En effet, c'est à partir de 4h que pas moins de 1400 camions venant de différentes wilayas du pays (Saïda, Tizi Ouzou, Laghouat, Bouira, Blida, Chlef, Tiaret, Aïn Defla, Tissemsilt, Sétif...) informés de la réouverture des marchés aux bestiaux du territoire, ont commencé à affluer en direction de celui d'El Affroun, fermé depuis l'instruction ministérielle de juillet dernier et resté fermé du fait que, selon l'inspection vétérinaire de la DSA de Blida, il ne correspond pas aux normes bien que circonscrit par un grillage. La foule constituée par les éleveurs, qui a été empêchée de s'introduire dans le marché par les autorités locales accompagnées du commandant de compagnie de la gendarmerie nationale de Mouzaïa, d'éléments de gendarmerie d'Aïn Romana, Mouzaïa et El Affroun ainsi que du président de la commission de l'environnement a, en signe de protestation, barré la route, coupant la circulation entre les villes d'El Affroun et Mouzaïa. Une situation difficilement maîtrisable compte tenu du nombre importants d'éleveurs et autres commerçants de bétail qui, venus pour la plupart de wilayas reculées, étaient décidés à ne pas faire marche arrière. Un contrôle strict et ferme des agents de la Gendarmerie nationale s'en est suivi. Les éleveurs (une cinquantaine) qui n'étaient pas en possession de certificats de bonne santé des animaux délivrés par les vétérinaires de la DSA ou ceux détenteurs du document requis mais dont la durée de validité étaient dépassée ont dû repartir bredouilles. Les autres, en règle, ont pu procéder dès 7h et jusqu'aux environs de 10h, à la vente de leurs moutons et brebis, à la grande satisfaction des pères de familles de la région, contents qu'un marché de proximité soit ouvert, sachant que le côté ouest de la wilaya n'en est pas pourvu. Entre la détermination des autorités à appliquer la loi, et le besoin urgent des éleveurs d'écouler leur marchandise à quelques jours de la célébration de l'Aïd El Adha, un dilemme se pose, d'autant qu'une vente anarchique d'ovins est constatée en des lieux loin d'être contrôlés (bords de routes, cités à forte densité populaire, hameaux...). Et là, commerçants comme acheteurs trouvent leur compte au mépris des lois en vigueur considérées par d'aucuns comme draconiennes et ...utopiques.