Depuis la rentrée des classes, le lycée Benmahmoud, le plus ancien établissement du cycle secondaire du chef-lieu de wilaya, s'est tristement illustré par son mépris envers ses élèves qui n'ont toujours pas récupéré leurs manuels scolaires, à la suite de la persistance de la grève de son intendant. En effet, la grève nationale de ce corps avait été déclenchée par son syndicat pour des revendications à caractère socioprofessionnel, et les pouvoirs publics ont réagi en envoyant des réquisitions aux gestionnaires des lycées et collèges qui sont chargés de la vente des manuels scolaires, des documents pédagogiques au personnel enseignant et le versement de la prime de scolarité d'un montant de 3000 DA, allouée par le président de la République à chaque élève scolarisé et issu de familles démunies. Après un arrêt de travail de plusieurs jours, les grévistes ont obtempéré à cette requête de l'administration et ont rejoint leurs postes respectifs. Avec un certain retard certes, les élèves ont pu acheter leurs livres, à la grande satisfaction de leurs parents qui appréhendaient la poursuite de ce mouvement. Si la situation s'est améliorée au niveau des établissements scolaires de la wilaya de Guelma, le lycée Benmahmoud est à la traîne ! Le directeur de ce lycée ne veut pas s'impliquer en désignant des agents pour se charger de la vente des livres, alors que ses collègues ont opté pour cette formule salutaire pour ne pas léser les élèves. Un quinquagénaire, dont la fille est scolarisée en 3e AS, a pu accéder miraculeusement au bureau de ce proviseur qui refuse de communiquer avec les parents qui essuient une fin de non-recevoir. Il nous confie : "Nullement inquiété par ces dysfonctionnements qui perturbent la scolarité de ses élèves, il concède que l'intendant a refusé de réceptionner la réquisition et qu'il n'a pas à s'impliquer ! Ce directeur fait fi de ses devoirs et persiste dans son attitude qui n'honore pas l'éducation nationale !" Une mère de famille déplore ce statu quo qui pénalise depuis une vingtaine de jours, dans l'indifférence totale, plus d'un millier d'élèves. Elle poursuit : "Ce lycée, qui a formé depuis l'indépendance des milliers de cadres, périclite, car son administration refuse d'assumer ses responsabilités, d'innover et d'être à l'écoute des familles qui sont méprisées et marginalisées ! Nous saisissons cette opportunité pour tirer la sonnette d'alarme et interpeller le directeur de l'éducation et les autorités locales. Il est inadmissible de laisser les familles démunies livrées à elles-mêmes, puisque les livres sont stockés dans un bureau hermétique et les primes de 3000 DA ne sont pas versées à leurs bénéficiaires !"