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25 investisseurs algériens résidANT en Europe sélectionnés dans le cadre du projet DiaMed Les porteurs de projets soulèvent les contraintes à l'investissement
Au-delà de la règle 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie qui soulève l'incompréhension générale, ce sont la complexité des démarches administratives et les délais d'attente qui rendent perplexes les investisseurs membres de la communauté algérienne vivant à l'étranger. Dans le cadre de la réalisation en Algérie du projet européen DiaMed, MedafCO-Consulting et son partenaire européen, Acim, l'Agence de l'entrepreneuriat en Méditerranée, ont organisé, hier, à l'hôtel Sheraton d'Alger, un Forum d'affaires DiaMed. L'objectif de ce forum, et plus largement du dispositif d'accompagnement DiaMed, est d'encourager les Algériens résidant à l'étranger à investir dans leur pays d'origine, au profit de la création d'emplois et du transfert de compétences et de technologies (hors hydrocarbures). "25 investisseurs algériens résidant en Europe ont été sélectionnés et bénéficient actuellement d'un accompagnement personnalisé en vue de leur permettre de créer leur entreprise dans 11 wilayas algériennes (5 wilayas de l'Est, 4 de l'Ouest et 2 du Centre)", indiquent les organisateurs dans un communiqué. Ces investisseurs ont eu un aperçu des récentes évolutions du climat des affaires en Algérie, à travers les communications des représentants de la Banque d'Algérie, de l'Andi, mais également de certains experts. Au-delà de la règle 51/49 régissant l'investissement étranger en Algérie qui soulève l'incompréhension générale, ce sont la complexité des démarches administratives et les délais d'attente qui rendent perplexes les investisseurs membres de la communauté algérienne vivant à l'étranger. Un porteur de projet dans le domaine agricole, plus exactement dans les céréales, à Khenchela, attend, depuis le mois de mai 2013, la concrétisation de son projet. Si au niveau central, l'investisseur algérien établi à l'étranger a trouvé toute l'écoute, c'est au niveau local que les choses coincent. Son projet est bloqué en raison d'un conflit tribal, lui a-t-on expliqué. Un autre investisseur ne connaît pas le sort réservé à sa demande déposée, depuis une année, au niveau du Comité d'assistance à la localisation et à la promotion des investissements et de la régulation du foncier (Calpiref) de Constantine. Pire, la personne affirme ne pas savoir à qui s'adresser pour obtenir l'information. Pis encore, un autre intervenant regrette que sa carte d'identité algérienne, délivrée par le consulat d'Algérie en France, ne soit pas reconnu par la Caisse nationale d'assurance chômage à Mostaganem. D'ailleurs, l'enquête DiaMed "Diasporas et Entrepreneuriat au Maghreb", menée par Acim, en collaboration avec Anima Investment Network, entre juillet 2013 et février 2014, fait ressortir clairement un manque de confiance caractérisé dans la gouvernance, des difficultés d'accès à l'information, au foncier et au financement bancaire ou public. "En filigrane, on peut y lire une méconnaissance des acteurs locaux, notamment au niveau national, et des mécanismes de création d'entreprise et de financement, un manque de réseau relationnel et une persistance de la méfiance envers des administrations jugées peu performantes", souligne l'enquête. Les principaux freins à l'investissement cités sont la corruption (40%), l'insuffisance de l'accompagnement (22%), les procédures administratives (14%), le manque d'information (8,5%) et les difficultés de financement (7%). L'enquête relève un déficit d'information et de communication ciblées. Seul un porteur de projet sur deux se dit suffisamment informé sur le climat des affaires du pays dans lequel il souhaite créer son activité. 66% ne connaissent pas les mesures spécifiques à l'investissement dans leur pays d'origine et 75% ne connaissent pas les plans sectoriels qui peuvent exister. Ces résultats interrogent sur les modes de communication des institutions à destination de leurs résidents à l'étranger et, en particulier, en matière de marketing territorial et sectoriel. Ce ne sont donc pas les grandes messes organisées sporadiquement qui vont convaincre notre diaspora de s'impliquer plus activement dans notre développement économique, à l'instar de beaucoup d'autres pays. Ces porteurs de projets ont, surtout, besoin de facilité et d'accompagnement.