En deux rencontres seulement, la sévérité annoncée de Jean-Michel Cavalli a déjà fait une victime inattendue en la personne de Madjid Benatia. Pour avoir seulement contesté son nouveau statut de remplaçant alors qu'il était considéré comme un taulier de l'équipe, Benatia s'est vu désigner la porte de sortie par son président, Belhadj Mohamed dit Baba, sur instruction de son entraîneur français. Plus que son caractère disciplinaire, c'est surtout le côté radical de la sanction qui a étonné le proche entourage mouloudéen, davantage habitué à une certaine flexibilité de sa direction, pour ne pas dire à de l'immobilisme tout simplement. Surtout que le milieu de terrain Benatia n'a pas vraiment d'antécédents dignes de ce nom et n'a pas, non plus, été l'auteur d'une faute grave avant la rencontre face au Nasr d'Hussein-Dey, prenant même place sur le banc de touche des Rouge et Blanc. À sa décharge, Madjid Benatia ne s'est, cependant, pas montré indispensable sur le terrain, facilitant cette sanction extrême décidée par Baba, son renvoi pur et simple du groupe professionnel, résiliation de son contrat et interdiction même de s'approcher de l'équipe première ou de son lieu d'entraînement. Pourtant, bien avant que le même Benatia ne grince des dents pour avoir été remplaçant, un autre élément du vestiaire mouloudéen, à savoir le défenseur latéral-gauche, Nessakh Chamseddine, avait commis des erreurs à répétition, encore plus graves qu'une simple saute d'humeur, sans pour autant être réprimandé, encore moins condamné. Ses absences fréquentes aux entraînements devenues habituelles, son refus de prendre part à certains matches de championnat loin d'Oran, sous prétexte de blessures jamais prouvées, la programmation de son mariage le jour de la reprise de la compétition officielle et l'agression d'un journaliste de Sada Wahran ont été zappés de la mémoire collective mouloudéenne. Le gardien de but Natèche a, lui aussi, été coupable d'insultes et de propos déplacés en direction de son entraîneur, Si Tahar Cherif El-Ouazzani, sans qu'il soit sanctionné pour cela. C'est dire que la direction mouloudéenne est loin de traiter ses joueurs sur un pied d'égalité. R. B.