Une sûreté semi-urbaine, en face de l'ex-siège de l'APC, a été réalisée et réceptionnée depuis plus de trois ans, mais elle n'est pas encore mise en service. "A quand une structure de sécurité dans notre commune ?", telle est la question qui revient aussi bien sur les lèvres des autorités locales que sur celles de tous les citoyens d'Aït Yahia Moussa. Effectivement, s'il y a un centre urbain livré à lui-même dans la daïra de Draâ El-Mizan, c'est bien Aït Yahia Moussa. Agressions, rixes, vols et tapage nocturne font le quotidien non seulement de ces citadins, mais aussi celui des villageois. Même les fonctionnaires de la mairie n'échappent pas à ces désagréments, eux qui sont souvent malmenés en plein exercice de leur fonction. D'ailleurs, en l'absence de structures sécuritaires, c'est peut-être le seul centre urbain qui a été fermé maintes fois par des contestataires de tout bord. "Même pour exiger la baisse du prix du ticket de transport, un groupe de citoyens a bloqué la route et a fermé l'ex-siège de l'APC", nous dira un résidant de l'immeuble situé en face de la mairie. Et de nous interroger : "Est-ce qu'il y a en Algérie une municipalité où un seul citoyen a fermé seul la mairie et une route nationale ? Eh bien, cela s'est déjà produit à Aït Yahia Moussa." Et de poursuivre : "Dernièrement, un délinquant a saccagé des vitres au niveau du nouveau siège de l'APC, mais personne n'a daigné lever le petit doigt." Un agent de sécurité nous informera sur le climat délétère qui règne à la mairie. "Nous sommes souvent agressés. Personne ne nous protège. On n'a rien pour se défendre", fulminera ce fonctionnaire qui souhaite changer de poste d'emploi. "J'accepterai n'importe quel poste, même celui d'agent de nettoyage de la voirie que de subir chaque jour des insultes et autres provocations", enchaînera le même interlocuteur. Pourtant, une sûreté semi-urbaine, en face de l'ex-siège de l'APC, a été réalisée et réceptionnée depuis plus de trois ans, mais elle n'est pas encore mise en service. Pour la simple raison qu'il n'y a pas de célibatorium pour accueillir les policiers. "Pourtant, lors de la visite du wali, des promesses nous ont été données, en vain", nous confiera une source proche de l'APC. Approché à ce sujet, le maire dira que le seul moyen est d'implanter des chalets quelque part, car la collectivité ne possède pas de locaux vides où ils pourront s'installer, même de manière provisoire. L'autre structure qui ne voit pas le jour est la brigade de gendarmerie. "C'est nous qui l'avions demandée. Elle a été accordée à notre commune depuis plus de sept ans, mais à ce jour, elle n'est pas encore lancée. Pourtant, une assiette foncière lui a été dégagée tout près des poulaillers communaux. On se demande pourquoi elle n'a pas été prise en compte", dira un signataire de la pétition à l'origine de l'inscription de ce projet. D'autres personnes n'ont pas omis de nous signaler que des lieux de débauche et de vente illicite de boissons alcoolisées pullulent le long de la rivière qui longe la RN 25, touchant ainsi à l'intimité des familles qui viennent travailler leurs champs. Devant cette situation, les citoyens d'Aït Yahia Moussa ne savent plus à quel saint se vouer. Pour déposer une quelconque plainte, ils sont contraints de se déplacer jusqu'à la brigade de gendarmerie de Draâ El-Mizan. "Pour signaler un simple vol, il faut patienter jusqu'au lendemain pour aller à Draâ El-Mizan. Le détachement de la garde communale a été démantelé. Pourquoi alors on n'a pas pensé à remplacer ce corps par une police communale jusqu'à la mise en service de la sûreté semi-urbaine ?", s'interrogera un autre habitant. Devant ce climat d'insécurité, les citoyens de cette commune de plus de vingt-trois mille habitants interpellent les responsables concernés à agir en urgence pour mettre en service un commissariat de police et une brigade de gendarmerie. F. I.