Bonne nouvelle pour les Algériens habitués à se rendre en Tunisie. Ils ne sont pas concernés par la taxe de 30 dinars tunisiens (1 DT = 0,4 euro) imposée à tout étranger non résident à sa sortie du territoire tunisien. Son annonce à une période marquée par la présence de centaines de milliers d'Algériens en vacances en Tunisie a été mal accueillie non seulement par ces derniers, mais aussi par les professionnels du tourisme. La mise en application de cette taxe personnelle prévue par l'article 36 de la loi de finances complémentaire adoptée, le 7 août dernier, par l'Assemblée nationale constituante (ANC) était prévue pour le 28 août avant d'être ajournée au 1er octobre. Depuis cette date, les étrangers quittant le pays doivent s'acquitter de la somme de 30 DT sous forme d'un timbre fiscal et sous le vocable "timbre de solidarité". La surprise vient du fait que les citoyens algériens ne sont pas concernés par cette mesure, comme l'a constaté le correspondant du journal Liberté sur place. L'adoption de cette taxe a provoqué une levée de boucliers de la part des professionnels du tourisme qui estiment qu'une telle décision "nuit fortement à l'image de la destination Tunisie et risque d'être mal assimilée" par les visiteurs étrangers. Toutefois, les voyageurs par route sont tenus de payer un timbre de 30 DT à leur entrée en Tunisie sans tenir compte du nombre des occupants des véhicules. À rappeler que cette taxe a été décuplée en ce sens qu'elle ne dépassait pas trois dinars. À ce propos, il y a lieu de rappeler que la ministre du Tourisme, Amel Karboul, a été l'avocate des touristes algériens en déclarant, au mois d'août, que cette taxe ne sera pas exigée des visiteurs algériens avant d'être démentie par le ministère des Finances. Elle n'était pas la seule à défendre les touristes algériens. La Confédération des entreprises citoyennes tunisiennes (Conect) estime que "les touristes algériens sont très importants pour nous car ils font partie de notre économie et la mise en œuvre de cette mesure risque de les décourager (...)". Finalement, il semble que le gouvernement a fini par plier, sans que cela ait été annoncé officiellement. Dans le même contexte, le président du parti islamiste Ennahdha, Rached Ghannouchi, a appelé, il y a quelques jours, les autorités à prendre une décision pareille en faveur de citoyens de tous les pays maghrébins. De son côté, l'ambassadeur de Tunisie à Alger avait annoncé que les Algériens ne seraient pas redevables de cette taxe avant 2015, appuyé en cela par le représentant de l'Office du tourisme tunisien à Alger. Quant à l'apport de cette taxe au Trésor tunisien, il est chiffré à 17,5 millions d'euros en 2014 et 52 millions d'euros pour l'année 2015. Ce qui n'est pas négligeable au vu de la situation économique difficile dont souffre la Tunisie. Côté algérien, cette taxe, si elle leur était imposée, rapporterait au Trésor tunisien 12 millions d'euros par an en ce sens que, bon an, mal an, leur nombre varie entre 900 000 à un million de touristes. Cette taxe remplace celle de 2 DT par nuit appliquée sur les nuitées dans les hôtels. M. K.