Les étrangers non résidents en Tunisie sont désormais soumis au paiement d'une taxe au moment de quitter le territoire, comme le stipule l'article 36 de la loi de finances complémentaire pour 2014, adoptée récemment par l'Assemblé nationale constituante tunisienne (ANC). En effet, selon cet article, les étrangers non résidents en Tunisie devront payer une taxe de 30 dinars tunisiens (1 euro = environ 2 dinars) pour quitter le territoire, rapportait hier la presse locale. Les Tunisiens résidants à l'étranger ne sont pas concernés par cette nouvelle mesure, alors que les citoyens tunisiens résidant dans leur pays devront s'acquitter du timbre fiscal de 60 dinars pour quitter le pays. La Tunisie tire l'essentiel de ses revenus du tourisme et a vu ses recettes touristiques en dinars augmenter de 2,1% au premier trimestre 2014 par rapport à la même période de 2013. Le nombre de touristes est également passé à 988 767 au premier trimestre, soit une augmentation de 7,1%, selon les statistiques publiées en avril par le ministère du Tourisme. Ce chiffre reste cependant inférieur de 10% au niveau de 2010, année de référence pour le secteur. Depuis que la révolution du Jasmin a eu lieu, une époque agitée a fait chuter les réservations. Le tourisme fait vivre près de 2 millions de Tunisiens, soit près de 20% de la population. Le tourisme tunisien peine à retrouver son rythme de croisière. La ministre de tutelle, Amel Karboul, a déclaré que les prévisions, pour l'actuelle saison, tablent sur 6,4 millions de touristes, sous réserve que les conditions sociales, économiques et sécuritaires soient favorables. Malheureusement, les attaques terroristes au mont Chaâmbi, intervenues au cœur de l'été, font peser de sérieuses menaces sur la saison touristique 2014. Secteur-clé de l'économie, le tourisme, avec sept millions de visiteurs en 2010, représentait avant la révolution quelque 7% du PIB et 400 000 emplois. Dans un contexte de baisse des entrées globales, le marché émetteur algérien reste une valeur sûre pour la Tunisie, profitant de la lourdeur et des limites du secteur du tourisme algérien qui n'a pas su ou pas pu trouver l'indispensable nouveau souffle.