Ce point noir persiste depuis des années, au grand dam des familles qui appréhendent les accouchements dans cette infrastructure, car les permanences nocturnes et les urgences souffrent d'insuffisances avérées. Les cliniques du secteur privé ne désemplissent pas, elles suppléent les carences et les dysfonctionnements des établissements hospitaliers du secteur public. L'EPH Dr Okbi de Guelma dispose d'un service de maternité où n'exercent que trois gynécologues assistés par des sages-femmes et des paramédicaux pour une wilaya qui abrite plus de cinq cent mille habitants. Ce point noir persiste depuis des années, au grand dam des familles qui appréhendent les accouchements dans cette infrastructure, car les permanences nocturnes et les urgences souffrent d'insuffisances avérées. Mohamed, un sexagénaire, nous confie sa détresse : "Ma fille, déjà maman d'un enfant de quatre ans, atteinte de diabète, a été admise mardi dernier pour un accouchement à la maternité de Guelma. Devant son état de santé qui périclite, les médecins de garde ont décidé de l'évacuer jeudi soir au CHU Ibn-Rochd de Annaba pour une meilleure prise en charge. Elle a été programmée pour une césarienne dimanche grâce à des interventions auprès du corps médical. Elle est hors de danger et son bébé, né prématurément, a été mis en couveuse !" Cependant, les futurs parents préfèrent recourir aux cliniques privées établies à Annaba pour se soustraire à des transferts hasardeux et risqués, puisque de nombreuses parturientes ont perdu la vie. Ils réunissent la somme de 70 000 DA en empruntant auprès des proches et des amis, pour faire face aux frais exigés par les cliniques qui accordent des rendez-vous préalables à leur cliente qui appréhende des accouchements à l'hôpital. Un heureux événement n'est plus un acte banal, il exige un sacrifice financier, et ce sont les familles modestes qui sont les plus vulnérables ! Un enseignant nous confie : "Mon épouse a accouché par césarienne dans une clinique à Annaba à qui j'ai remis la somme exigée par les chirurgiens ! Notre budget familial a basculé, mais nous n'avions pas le choix pour préserver le bébé et ma femme !" Nous apprendrons que les interventions chirurgicales pour les ablations de l'appendice, de la vésicule biliaire, de la prostate, de kystes et autres sont pratiquées par ces cliniques qui imposent des tarifs faramineux qui sont acceptés par les malades qui sont refoulés du service des urgences des établissements hospitaliers. Il est révolu le temps où les parturientes accouchaient sans césarienne à l'EPH Dr Okbi et où des chirurgiens sérieux et engagés pratiquaient des interventions chirurgicales à leurs patients. H. B.