La demande formulée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) aux autorités algériennes quant à l'ouverture d'une annexe à Tamanrasset en vue de prendre en charge les réfugiés qui y affluent de tous bords sonne comme une sorte "d'ingérence dans les affaires internes" pour la présidente du Croissant-Rouge algérien, Saïda Benhabylès. Intervenant jeudi à Bordj Bou-Arréridj, où elle a présidé l'assemblée élective du nouveau président du comité de wilaya, Mme Benhabylès ne s'est pas départie de ses principes de militante contre tout type de manipulation susceptible de porter atteinte à la souveraineté et à l'unité nationale. Une position justifiée par son refus catégorique de "l'ouverture, sous prétexte de prendre en charge les réfugiés maliens, d'un bureau de la Croix-Rouge à Tamanrasset", a-t-elle martelé, en rejetant en bloc l'idée de faire de cette région frontalière un point de ralliement des aides internationales. "Le CRA dispose d'un bureau local qui assume pleinement ses tâches", a-t-elle rappelé. Pour mémoire, une délégation du CICR s'est réunie, en mai dernier, avec les membres du CRA de la wilaya de Tamanrasset, pour évaluer la situation des réfugiés subsahariens et les moyens de prise en charge mis à leur disposition dans le cadre humanitaire. Lors de cette réunion qui s'était tenue, faut-il le noter, sous le sceau de l'urgence, la représentante du CICR, Layla Berlemont Shtewi, avait particulièrement insisté sur l'importance de renforcer la capacité du CRA à répondre aux urgences humanitaires dans le sud du pays en raison de la crise sécuritaire qui prévaut au Sahel. Il était question, également, d'évaluer les ressources disponibles, ainsi que les besoins en termes d'équipements, de formation et de compétences pour que la branche CRA de cette wilaya proche de pays en conflit puisse faire face aux problèmes liés à cette conjoncture. L'instabilité sécuritaire des pays voisins, les grandes distances, les conditions climatiques, souligne-t-on, exposent inévitablement le CRA de cette wilaya-continent aux conséquences humanitaires liées à la migration clandestine, à la violence armée provoquée par la situation de crise dans le Sahel, à l'afflux de réfugiés et aux difficultés socioéconomiques des communautés locales. Il convient de noter, au demeurant, que 120 familles de réfugiés maliens et 150 familles nomades de 5 à 7 membres chacune seraient prises en charge dans les camps de Tinzaouatine, à 500 km au sud de Tamanrasset. R. K.