“Les membres du CC doivent débattre de l’avenir de leur parti

Aberrezak Dahdouh, député FLN, à Liberté

Liberté : Comment se présente la session extraordinaire du comité central qui s’ouvre aujourd’hui ?
Aberrezak Dahdouh : Comme son nom l’indique, c’est une session extraordinaire. Elle survient dans un contexte de différend politique. Il s’agit pour cette session du comité central de préserver les structures organiques du parti, de garantir sa continuité et assurer la pérennité du noble projet qu’il a toujours porté et qu’il continuera à porter quelles que soient les différentes appréciations politiques qui le traversent.
Quel est l’ordre du jour de cette session ?
Son ordre du jour a été précisé par le secrétaire général du parti. Il s’agit de faire le point sur la situation organique du parti.
Notamment à la faveur des résultats de l’élection présidentielle…
Les résultats officiels de l’élection présidentielle ne reflètent pas la réalité. Ils sont loin de refléter la popularité et la stature de notre candidat Monsieur Ali Benflis, ni l’ancrage du FLN ni le projet que nous portons tous à travers notre candidat à la présidentielle. Je crois que dans le contexte actuel, il est inutile de revenir sur la manipulation des résultats. Cette question est consignée dans ses moindres détails dans le rapport établi par la Commission de préparation et de surveillance de l’élection que j’ai eu l’honneur de coordonner au niveau de la direction de campagne intitulée le livre noir de la fraude. Je ne vais pas revenir sur cette question car il s’agit pour le moment de préserver la santé organique de notre parti.
Au vu des importantes pressions qui se sont exercées sur les membres du comité central par les walis pour signer un retrait de confiance au secrétaire général du parti, ne craignez-vous pas de ne pas atteindre le quorum à l’ouverture de la session du CC aujourd’hui ?
Nous avons toujours défendu l’indépendance de notre parti. Tous les délégués présents au 8e congrès tiennent à cette indépendance du parti et tous les membres du CC du 7e congrès étaient présents au titre de congressistes ès qualités au 8e congrès. Donc je ne les vois pas céder à des pressions venues d’une quelconque institution que ce soit et se déjuger en l’espace de quelques mois. Quant à la présence à cette session extraordinaire à l’invitation du secrétaire général, elle est statutaire et quelle que soit l’appréciation politique des membres du CC, nous ne pensons pas qu’ils puissent se détourner de leur responsabilité de préserver la continuité organique de leur parti.
Abdelaziz Belkhadem, le chef de file du mouvement dit de “redressement� conteste la légalité de la session extraordinaire du CC et a appelé ses éléments à ne pas y prendre part. Qu’en pensez-vous ?
C’est un point de vue que nous respectons. Cependant, il est aisé de comprendre que sur le plan statutaire (selon le statut et le règlement interne issus du 7e congrès) cette réunion revêt toute la légalité, et c’est également la tribune adéquate pour que tous les membres du CC qui sont la direction du parti entre les deux congrès, se prononcent sur l’avenir du parti et assument leurs devoirs en vertu du mandat que leur ont confié leurs délégués au 7e congrès. L’histoire retiendra en tout état de cause la position que nous aurons à assumer.
Beaucoup de commentaires font état d’un risque d’implosion du FLN. Qu’en pensez-vous ?
C’est justement pour éviter l’implosion du parti qu’on a appelé tous les membres du comité central à prendre leurs responsabilités et à débattre en famille de toutes les éventualités jugées nécessaires pour la pérennité du FLN.
Donc, il s’agit pour vous, à travers la tenue du comité central à quelques jours de la présidentielle de préserver l’avenir du FLN dont le destin se joue aujourd’hui ?
Exactement. Vous n’êtes pas sans savoir l’ancrage du FLN dans toutes les couches de la société et la représentativité dont il jouit à travers toutes les assemblées locales et nationales à travers ses élus, et la crédibilité que tout le monde lui reconnaît tout au long de son histoire et le rôle qu’il a joué et qu’il continuera à jouer aussi bien à l’échelle nationale que régionale et internationale. C’est pour cela qu’il n’est pas aisé de concevoir la classe politique algérienne sans le FLN et l’équilibre dans le pays sans le FLN.
N. M.