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L’arabisme, un totalitarisme
Publié dans Liberté le 23 - 05 - 2004

Les chefs d'État arabes — enfin, ceux qui sont à Tunis — devraient donc parler, être en train de parler de la bonne gouvernance. À part cela, il n’y a aucune ingérence des États-Unis dans des questions de souveraineté nationale sur lesquelles, tout le monde le sait, les États — et leurs chefs surtout — arabes sont très pointilleux. D’ailleurs, Collin Powell l’a lui-même dit : “Les réformes arabes ne peuvent venir que de l'intérieur.� Sachant combien nos souverains aiment bien passer leurs arrangements avec leurs parrains pour des initiatives propres à leur génie et découlant de leur volonté. Le Secrétaire d'État, s’est exprimé comme si le projet du Grand Moyen-Orient n’avait jamais existé et comme si les régimes du Maghreb et du Moyen-Orient n’avaient pas, jusqu’au Sommet du G8, de juin prochain, pour soumettre une feuille de route de réformes politiques aux grands de ce monde.
Il est très probable que, pour les États- Unis, cette volonté de faire évoluer les systèmes de pouvoir arabes, entre dans sa démarche de lutte contre le terrorisme international, qu’importe la pertinence de la stratégie en question, si tant qu’il y a stratégie. Car au vu de l’action américaine, il faut reconnaître qu’elle est faite de plus d'improvisations que de projections calculées.
Mais le résultat en est que pour la première fois de l’histoire de la Ligue arabe, la “mésentente cordiale� traditionnelle est basée sur des considérations politiques. William Burns semble avoir été plus efficace au Maghreb qu’au Moyen-orient et du coup, le Maroc, la Tunisie et l’Algérie se retrouvent objectivement isolés et en opposition avec presque la totalité du monde arabe. Kadhafi, qui après avoir longtemps troqué son arabité contre son africanité et, à l’occasion, sa berbérité, regarde aujourd’hui avec sa superbe enjouée, vers l'Ouest : il n’a plus que faire des araberies, maintenant qu'il est accepté dans la cour des grands, qu’il reçoit Tony Blair sous la tente et se fait traiter de frère par Romano Prodi. Moubarak ne conçoit pas de Ligue arabe autre que celle qui consacre le leadership à vie de l’Égypte sur l'araberie. Un peu comme la Constitution égyptienne consacre sa présidence à vie pour épargner à l’Égypte “la tragédie algérienne� due à “une démocratisation précipitée�.
La pression américaine pour une évolution des régimes de la Ligue arabe a révélé une distance culturelle entre un Maghreb, depuis longtemps introduit aux repères politiques modernes, même si le tribalisme et le clanisme y contrarient la notion d’État, et des émirats délibérément amarrés à des formes d’État surannées et totalement incompatibles avec la notion même d’État.
Arbitrairement attelé à un ensemble culturel hégémonique, le Maghreb politique y nage, depuis son indépendance, à contre-courant de l’Histoire. Compensant son retard politique par une prodigalité financière censée répandre la légitimité islamique de leurs régimes, les émirats et sultanats ont orienté le cap politique des régimes maghrébins en s’assurant leur dépendance financière. Mais une dépendance basée sur une aide virtuelle, puisque ce ne sont point les pays “frères� qui profitent de la manne pétrolière arabe.
Cette richesse fonctionne comme la carotte : elle permet une dépendance psychologique qui n’est pas toujours justifiée par quelque effective solidarité. Elle sert à faire de nous des Arabes et à agrandir l’espace de conservatisme arabo-musulman. Nous sommes Arabes pour ne rien partager d’autre que l'arabo-bassisme.
Ainsi, pour une fois qu’un débat sur les options politiques est imposé, par l'entremise —salutaire dans ce sens — des Américains, la ligue qui n’a donc de liant que son arabité, risque d’exploser, parce que beaucoup de ses membres refusent d’envisager une avancée politique de leurs régimes et certains refusent toute réforme de la Ligue elle-même. Être Arabe est un totalitarisme : voir cet espace autrement que comme il est, constitue un blasphème. Alors le voir démocratisé ?... Occidentalisé ?
M. H.


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