Les temps sont devenus durs pour les arbitres lors de cet Euro 2004. En plus de faire attention aux tacles meurtriers, aux tirages de maillot, aux coups de coude dans les gencives, aux coups de pied en avant, ils doivent désormais faire montre de plus de vigilance envers les joueurs amateurs de crachats. Le crachat dans un stade de football est devenu une affaire grave. Tellement grave que les responsables de l'UEFA ont décidé de sévir. La semaine dernière, le meneur de jeu italien, Francesco Totti, s'était rendu coupable d'un geste d'une extrême goujaterie : il a craché à la figure du Danois Poulsen. L'arbitre, pour ainsi dire, n'a vu que du feu. Mais la commission de discipline de l'UEFA, après visionnage de la vidéo du match, n'a pas été tendre envers Totti. Il écope de trois matchs de suspension, privant ainsi la Squadra Azura de ses précieux services. C'est donc des tribunes, aux côtés de sa pulpeuse fiancée, qu'il a dû suivre le match contre la Suède. Malgré la sévérité de la punition, il semble que la sanction n'a pas dissuadé les cracheurs de salive. L'attaquant suisse, Alexander Frei, aurait envoyé une petite bordée de sa sécrétion buccale dans le dos du joueur anglais Gerrard au cours du match qui a opposé l'Angleterre à la Suisse. Et là encore, le geste échappe à l'arbitre. Mais pas aux caméramans de la chaîne allemande ZDF, qui ont filmé le match. L'affaire fait alors grand bruit et suscite la controverse. Frei a-t-il oui ou non arrosé le maillot de Gerrard ? L'accusé nie en bloc. “Je vis un grand trouble, je dors mal, je me sens mal, je suis triste, vide”, a-t-il déclaré aux journalistes. La commission de discipline finit par le blanchir, mais l'UEFA fait appel de cette décision affirmant détenir des preuves irréfutables accablant Frei et demande qu'il soit suspendu à titre “conservatoire” pour le match contre la France. Si Frei a mal dans sa peau, Totti reste serein, d'autant plus qu'il a présenté publiquement ses excuses. Mais samedi, il s'est fait lester, à l'insu de son plein gré, d'un soutien pour le moins mal venu. C'est Oriana Fallaci qui l'a débordé sur l'aile gauche en signant une tribune dans Gazzetta dello Sport. Vous vous souvenez de la Fallaci ? C'est cette journaliste qui avait écrit deux pamphlets, La Rage et l'Orgueil et La force de raison, deux brûlots contre l'islam. Fallaci a carrément craché du venin : “Moi, je n'aurais demandé pardon à personne. Cela faisait trois heures que ce Danois vous donnait des coups de coude, de pied et de tibia. (...) Je lui aurais envoyé un coup de poing dans les dents et un coup de genou où vous savez”, écrit-elle en s'adressant à Totti. Les journalistes du quotidien n'ont pas apprécié la sortie de Fallaci. Ils ont infligé un carton rouge aux responsables de la rédaction en votant une motion de désaccord. F. A. P. S. : “Il visait le Ballon d'or ; il n'aura que le crachat d'or”, c'est ainsi que des supporteurs italiens se sont pris à Francesco Totti. En attendant de recevoir le prix, le joueur a droit à un jeu sur internet, fabriqué spécialement pour lui. Le but du jeu est de toucher des joueurs avec un crachat en cliquant sur l'icône de Totti. Si vous voulez vous amuser, allez à cette adresse : www.giava.com/sputott/