Nombreux sont ceux qui ont répondu à l'appel du collectif du matin pour un rassemblement, hier, à 12h30, à la place de la Liberté de la presse. Il est 11h30, en ce 5 juillet, jour anniversaire de l'Indépendance. Le dispositif des services de sécurité est déjà mis en place. Pourtant, la manifestation se veut symbolique et pacifique. “Tous ces policiers pour un rassemblement symbolique. Je suis soulagée de savoir que c'est juste pour une manifestation de journalistes. Car à la vue de tout cet arsenal de guerre et faute d'information, j'ai eu peur”, remarque une sexagénaire habitant le quartier. “C'est pour que nul ne soit emprisonné pour ses idées et ses écrits”, qu'a été organisé ce rassemblement sur cette place “de la Liberté de la presse”. Ils ont répondu à l'appel du collectif du Matin pour exiger la relaxe des journalistes en prison et pour la sauvegarde de leur entreprise qui est “dans la ligne de mire du pouvoir”. Le siège social de ce journal a été déjà confisqué et vendu aux enchères par les services du fisc. Mesure que les responsables de ce journal considèrent comme répressive et prise en violation des lois. “Les services des impôts ne nous ont laissé aucune porte de sortie. Toutes les démarches entreprises pour la régularisation des contentieux ont été vaines. Ils ont opté pour la manière radicale. Cette façon de faire, indique une connotation politique et revancharde”, relève un responsable de ce titre. Vers 13 heures, une gerbe de fleurs est déposée par les représentants du journal devant la stèle commémorative. Une minute de silence et de recueillement est observée à la mémoire des martyrs de la guerre de libération nationale, mais aussi à celle de tous les confrères journalistes tombés sous les balles assassines de l'islamisme armé. Outre les nombreux citoyens qui ont pris part à ce rassemblement, des associations, à l'exemple du collectif “20 ans barakat”, représentant plusieurs associations de femmes, le collectif des “déposants victimes de la banque Khalifa” et des représentants des archs étaient de la partie. Le Comité pour la libération de Hafnaoui Ghoul et de Mohamed Benchicou s'est exprimé par la voie de Rabah Abdallah, secrétaire national du syndicat des journalistes (SNJ). Il a affirmé que “l'Algérie aurait aimé fêter le 42e anniversaire de son indépendance dans un climat démocratique. Mais l'Algérie de 2004 jette des journalistes en prison comme de hideux malfrats”. “C'est le sort réservé à ceux qui sont les porte-voix des combats de leurs concitoyens”, conclut-il. Vers 13h30, la foule s'est dispersée sous les cris de “Pouvoir assassin”, “Djazaïr hora démocratia”, “Y en a marre de ce pouvoir !”. M. B.