Après quinze mois d'attente sans voir leur situation prise en charge par les autorités locales, les familles sinistrées de la daïra de Makouda, dans la wilaya de Tizi Ouzou, ont procédé hier dans la matinée à la fermeture des deux sièges de la daïra et de l'APC de cette localité. En effet, une foule importante s'est rassemblée tôt dans la matinée devant le siège de l'APC puis celui de la daïra qu'ils envahiront avant d'inviter l'ensemble des fonctionnaires à quitter les lieux paralysant ainsi toutes les activités des dites institutions, et ce, sans heurts. Le service de l'état civil de l'APC, que les protestataires voulaient maintenir ouverts pour ne pas pénaliser les citoyens de la région, a fini par être fermé. Le premier magistrat de la commune a refusé un “fonctionnement partiel” de l'institution. Le siège de l'APC a été ainsi totalement paralysé. Aucun service n'a fonctionné. Aux entrées principales de ces deux institutions, seules des banderoles étaient accrochées. “Halte à l'arnaque !”, “Non à la politique de deux poids, deux mesures !”, criaient ceux pour qui “il n'est pas question que ces établissements soient rouverts avant que la plateforme de revendications remise aux autorités, lors du sit-in tenu dimanche dernier dans le même cadre, soit satisfaite”. À travers ladite plateforme, les sinistrés de Makouda, constitués en collectif de défense de leurs droits, exigent qu'une commission d'enquête soit diligentée par le premier responsable de la wilaya pour faire toute la lumière sur la gestion du dossier des sinistrés de cette localité et situer les responsabilités de chacun des gestionnaires «de cette catastrophe». Par ailleurs, dans un communiqué rendu public, le collectif a dénoncé l'attitude des pouvoirs publics auxquels ils reprochent “de flagrants manquements” dans la gestion de ce dossier tant, préciseront-ils, “des centaines voire des milliers de citoyens sinistrés n'arrivent pas à voir le bout du tunnel”. Et de relever que “les autorités concernées par la gestion de ce dossier n'ont fait que dans l'archaïsme et autre clientélisme, opposant une sourde oreille aux doléances de paisibles citoyens”. S. L.