Rachida M./Correspondants Décidément, la pluie qui est une aubaine du ciel peut être aussi une source de malheur. Certes, les dégâts occasionnés ces derniers jours sont loin d'avoir la même ampleur que ceux provoqués l'année dernière par un déluge sans précédent, mais il reste que les dernières intempéries ont tué et provoqué de sérieux dégâts dans certaines régions du pays, notamment l'effondrement des habitations précaires. À Mila, le corps d'un homme emporté par les eaux d'un oued a été repêché jeudi, et deux familles dont les habitations menaçaient de s'effondrer ont été transférées vers un “entrepôt”. La Protection civile de Tipasa a procédé, dans la soirée de samedi où de fortes chutes de pluies ont été enregistrées, à l'évacuation de huit familles à Bou-Ismaïl dont les habitations de fortune ont été inondées. Toujours à Bou-Ismaïl, durant la même nuit, deux personnes ont été blessées lorsque leur véhicule a violemment percuté un tronc d'arbre qui entravait la route après avoir été charrié par les eaux. Un peu partout, l'eau a submergé les villes comme c'est le cas à Bouira où la panique s'est emparée des citoyens affolés par le niveau très élevé de l'eau qui a atteint 1,5 mètre dans leurs quartiers. D'ailleurs, certains ont carrément bloqué la route samedi à Boulerbah, non loin de Kadiria, pour protester contre la marginalisation de leur localité. Faute d'entretien des avaloirs et de nettoiement des fossés, mais aussi à cause de la prolifération des constructions illicites qui ont empêché le passage des eaux, plusieurs localités ont été inondées telles que Aïn Bessem, Sour El-Ghozlane, Lakhdaria et El-Esnam. Dans cette dernière, les habitants ont usé de pompes hydrauliques pour dégager les eaux qui ont atteint par endroits 50 cm. Des routes ont été endommagées et, à Bechloul, un pont construit en 1999 a été détruit. Il faut savoir qu'à Chorfa également, plusieurs familles ont été évacuées par la Protection civile. La wilaya d'El-Tarf n'a pas échappé à la furie des eaux qui ont emporté, mercredi, un homme dont le corps n'a pas été retrouvé en dépit des recherches effectuées. La persistance du mauvais temps dans cette wilaya pousse à l'inquiétude, le niveau de l'eau ne cesse d'augmenter, notamment au lac des Oiseaux et à Oued El-Kebir, sorti de son lit, isolant les habitants de la localité de Aïn El-Assel du chef-lieu de wilaya depuis jeudi. Là aussi, des affaissements de route sont signalés, alors que le nouveau port construit à El-Kala a vu sa digue entièrement endommagée. À Tizi Ouzou, dans la vallée du Sebaou, l'oued du même nom enregistre une crue sans pareille depuis plus de quinze ans, constituant un danger pour les terres agricoles. R. M. / C.