Lille est devenu, samedi dernier, le premier leader de la saison du Championnat de France de football en s'imposant devant Auxerre (2-0) grâce à des buts de son capitaine Philippe Brunel et de Geoffray Dernis. Les favoris du Championnat ont, de leur côté, connu des fortunes diverses. Ainsi, vendredi, le champion de France en titre, Lyon, avait remporté son premier match de la saison, pour la première fois depuis 1981, en allant vaincre à Nice (1-0) grâce à un but du Brésilien Elber et en faisant entrer plusieurs jeunes. Le vice-champion d'Europe, Monaco n'a pas été en reste samedi en allant s'imposer (1-0) dans le chaudron de Geoffroy-Guichard pour le retour de Saint-Etienne en 1re division, l'Uruguayen Cheventon, auteur du but vainqueur dès la 2e minute, confirmant qu'il avait tout pour devenir une vedette du Championnat de France. De bon augure avant le match aller du 3e tour préliminaire de la Ligue des champions dès mercredi en Slovénie contre Gorica. À Marseille, l'OM a dû attendre les arrêts de jeu (94e) pour s'imposer sur un but de Laurent Batlles devant les jeunes Bordelais de l'entraîneur Michel Pavon, réduits à dix après l'expulsion de Rool (71e) pour deux cartons jaunes. Le premier exclu de la saison. Enfin, le Paris SG a mal débuté sa saison en s'inclinant à Rennes (1-2) après avoir frôlé la correctionnelle, Monterrubio manquant un penalty alors que le score était déjà de 2-0 (Sorlin et Frei). Le penalty, réussi celui-là, de Pauleta n'a pas suffi aux Parisiens dont la charnière centrale a sérieusement grincé. À Sochaux, Monsoreau, de la tête, a permis à son équipe d'entamer victorieusement sa saison devant un courageux Ajaccio (1-0), alors que Bastia s'est également imposé à domicile face à Strasbourg (2-1). Par ailleurs, dans le duel des promus, Istres est lui aussi allé chercher le nul à Caen (1-1), ouvrant le score dès la 3e minute par Ndiaye, auteur d'un lob superbe. Enfin, à Metz, le jeune attaquant Socrier, venu de 3e division, a signé ses débuts contre Nantes (1-0), alors que Toulouse et Lens se sont séparés sur un score vierge. Le PSG essuie les critiques du “coach Vahid” L'équipe de la capitale a en tout cas renoué avec sa fâcheuse habitude de mal débuter sa saison (3 défaites et 1 nul en 5 matches l'an dernier). “On s'est vu trop beaux, tançait "coach Vahid". Je le leur ai dit avant le match. J'avais malheureusement raison. Cette défaite est peut-être la bienvenue et va probablement permettre de dégonfler certaines têtes. On avait encore l'esprit dans la saison passée. C'est une défaite méritée. Par moments, on a été très, très mauvais.” “Il va falloir se réveiller, sinon il y aura d'autres désillusions, a poursuivi l'ancien entraîneur rennais d'une voix posée. On n'était pas du tout organisé. On a fait preuve d'une telle naïveté. Et sur les coups de pied arrêtés et les touches, on a été tellement mauvais. On est passé à côté d'une catastrophe.” Le décrassage parisien dimanche matin devait être animé, car les joueurs ne partagent pas son avis. “Je ne pense pas qu'on avait la grosse tête. Mais je n'ai pas envie de polémiquer”, lançait ainsi Edouard Cissé, tandis que Sylvain Arman se disait “surpris” par les propos de son entraîneur. “Pauleta-dépendance” “J'espère que c'est une stratégie de communication, sinon, c'est qu'on s'est mal compris”, ajoutait même Jérôme Alonzo. Plus que leur suffisance, les errements des joueurs du PSG ont frappé en Bretagne. Les nouvelles recrues inquiètent. Mario Yepes s'est révélé inadapté à une défense à quatre (alors qu'il rayonnait à Nantes dans un trio arrière). Les animateurs du couloir gauche Sylvain Armand et Jérôme Rothen, ont été timides, voire transparents. Et le PSG a confirmé sa “Pauleta-dépendance”. Entré en cours de jeu à la place de Danijel Ljuboja (blessé de façon “inquiétante” selon Halilhodzic), “l'aigle des Açores” a apporté un ballon d'oxygène aux Parisiens, réduisant même le score sur penalty. La réception de Caen, le week-end prochain, dira s'il ne s'agissait que d'un accident. Rennes, l'outsider, a poursuivi sur la lancée de sa fin de saison passée (jeu décontracté et fluide, réussite face aux gros calibres à domicile). “Je ne m'attendais pas à ce qu'on se trouve aussi bien”, soulignait Alexander Frei (auteur du deuxième but). “Mais il ne faut pas s'enflammer, dire qu'on va jouer l'Europe. Chaque fois qu'on a dit ça dans le passé, on a lutté pour le maintien ensuite”, tempérait sagement Olivier Sorlin, qui avait ouvert le score d'un double poteau rentrant.