Le rejet par la Fédération algérienne de football (FAF) du recours introduit par le club de l'USM Alger au sujet de la qualification du joueur malien Doucouré Mintou pose un problème sérieux de respect des règlements généraux, et ce, au-delà du traitement du dossier. En effet, consécutivement à la lettre de recours déposée par le club algérois le 5 août, la FAF a répondu en indiquant, le 8 août, que “le recours n'est pas recevable du fait que les règlements généraux précisent que la qualification des joueurs est du ressort des ligues”. Et d'ajouter : “Si vous estimez avoir des éléments nouveaux à introduire, il convient de les adresser à la ligue nationale qui les examinera conformément aux règlements relatifs à la qualification des joueurs.” À voir de près, la réponse de la FAF est en contradiction flagrante avec l'article 168 des règlements généraux, qui stipule que “les contestations des décisions des ligues doivent être déposées auprès des structures hiérarchiquement supérieures”. Cet article dans son alinéa 3 précise même que “les décisions de la ligue nationale peuvent faire l'objet de recours auprès de la FAF qui statuera en dernier ressort”. Ce qui équivaut à dire que le recours de l'USMA est au moins “recevable” sur le plan de la forme. Par cette fin de non-recevoir, la FAF s'est dérobée, rejetant la balle dans le camp de la LNF qui, elle, a déjà statué en rejetant le dossier de qualification au même titre que celui déposé par le MC Alger pour le même joueur. En réfutant les dossiers, lésant les deux clubs intéressés, la LNF a déjà montré qu'elle s'est beaucoup plus préoccupée de se débarrasser d'un dossier devenu trop encombrant et d'éviter d'avoir l'un des deux grands clubs algérois sur le dos. Ce que M. Mecherara, président de la LNF, ne nie pas du reste dans les coulisses. Du coup, pour éviter une nouvelle polémique et surtout pour faire respecter le principe sacré, à savoir que tout club a droit à un traitement équitable, la FAF aurait mieux fait de se saisir du dossier de recours pour statuer en toute transparence, loin de toute forme de pressions. Quelle que soit la décision finale concernant ce feuilleton de l'été, la FAF doit d'abord garantir cette transparence et ne pas laisser le champ libre aux supputations malfaisantes. Les arguments fragiles de la LNF Pour revenir à la demande de qualification de l'USMA rejetée par la LNF, il convient de signaler des aberrations qui n'honorent pas la LNF, à commencer par cette histoire de demande de visa imposée à Doucouré, alors que tout le monde sait que les deux pays, l'Algérie et le Mali, ont déjà supprimé cette formalité. Autre chose, comment peut-on raisonnablement exiger un permis de séjour et de travail à un joueur étranger, alors que ce dernier n'est même pas en possession d'une licence sur la base de laquelle les autorités compétentes peuvent délivrer ce document ? C'est ce qu'on appelle mettre la charrue avant les bœufs. La LNF exige un chèque de garantie pour l'engagement du joueur auprès du club recruteur. C'est bien, surtout quand on ne veut pas revivre la mascarade blidéenne avec les joueurs ghanéens. Seulement voilà, la FAF, dans ses règlements antérieurs, c'est-à-dire avant les amendements publiés samedi dernier (seulement !) sur le site de la fédération, ne précise pas le montant de cette garantie. Allez donc remplir un chèque dont vous ne connaissez pas le montant à mentionner ! L'USMA, qui a basé son dossier de qualification en se référant aux règlements généraux de juin 2003, n'est pas tenue par des amendements qui sont intervenus après le dépôt du dossier de qualification, soit en août 2004 (voir le site de la FAF). Et la liste des aberrations n'est pas finie ! S. B.