L'élimination du sauteur en hauteur Abderrahmane Hammad a eu l'effet d'une douche glacée sur la délégation algérienne. Abderrahmane Hammad a été éliminé vendredi soir du concours du saut en hauteur pour une erreur inhabituelle. Au lieu d'entamer comme à son habitude ses sauts à 2,20 m, l'Algérien a préféré, probablement par précaution, débuter à 2,15 m. Manquant de concentration, il rate sa première barre à cette hauteur. Ce ratage lui sera fatal au moment du décompte final. Stressé, Hammad n'a pas réussi à franchir la fatidique barre des 2,28 m qu'il manquait à chaque fois d'un cheveu. Tous les conseils prodigués par son coach Mohamed Zerrouki se sont avérés sans effet sur l'athlète. Il semblerait que sa hantise de voir sa cheville céder l'a complètement bloqué. C'est du moins l'avis de son entraîneur. “Il avait peur de s'appuyer suffisamment sur le pied d'envol”, nous a affirmé Zerrouki, avant d'ajouter : “Avec cette façon de faire, il ne pouvait décoller du sol au moment opportun pour franchir la barre.” Ainsi, le médaillé de bronze de Sydney repartira bredouille d'Athènes pour n'avoir pas suffisamment osé, car il n'a rien à envier aux autres concurrents, dont beaucoup sont restés au tapis à l'instar du champion du monde en titre. En effet, le Sud-Africain Freitag n'a pas pu passer la barre de 2,25 m. C'est une chance de médaille supplémentaire qui s'est envolée avec l'élimination de Abderrahmane Hammad. Sa sortie prématurée de la compétition a accentué le sentiment de frustration au sein de la délégation algérienne, dont les membres n'étaient pas encore remis de leurs émotions à la suite de la huitième place de Salim Ilès au 50 m nage libre. Ce dernier, qui a largement atteint son objectif à travers ses deux places de finaliste et ses deux records d'Algérie, avait pourtant prévenu que la réussite était loin d'être assurée tant beaucoup de paramètres entraient en considération. Faisant depuis des années partie des meilleurs du sprint mondial en natation, Salim Ilès parlait en connaissance de cause. Il semblait surtout plus déçu pour les autres, qui attendaient beaucoup de lui, que pour lui-même, tellement il connaissait la difficulté de ce qui l'attendait. “Qui refuserait d'être médaillé olympique ?”, paraissait vouloir dire le chef de file de la natation algérienne pour montrer qu'il n'a ménagé aucun effort pour forcer le destin. En vain. Il faut lui reconnaître le mérite d'avoir ouvert la porte à ses jeunes camarades en tenant la dragée haute aux superstars que sont les Alexander Popov et Pieter Van Hoogenband. Il espère que les moyens nécessaires seront dégagés pour permettre à ses potentiels successeurs de prendre la relève, car c'est à ce niveau que se situe la différence entre lui et ceux qui dominent la natation mondiale. Les félicitations prodiguées par des spécialistes de cette discipline à Salim Ilès constituent pour lui et pour la natation algérienne la meilleure forme de reconnaissance. La balle est maintenant dans le camp des décideurs. En athlétisme, les résultats sont jusqu'à maintenant conformes aux prévisions et surtout aux performances habituelles des athlètes. Par exemple, l'élimination de Khaldi Mohamed n'a surpris personne tant le concerné n'était point préparé à concourir sur le 1 500 m, car aligné uniquement sur le 3 000 m steeple et 5 000 m durant toute la saison. Son engagement sur le 1 500 m a surpris les spécialistes. Seul son entraîneur peut justifier ce choix. Sur le 5 000 m dames, Souad Aït Salem a été éliminée au tour préliminaire. Elle a terminé à la 16e place en 16'02''10, loin de son record d'Algérie qu'elle a récemment amélioré en Espagne. Moussa Aouanouk a terminé à la 31e place du 20 km marche, qu'il a parcouru en 1 h 28' 38''. K. A.