Liberté : Quel commentaire faites-vous sur cette dernière lourde défaite concédée par le Mouloudia lors de son dernier déplacement à Tlemcen ? Jean-Paul Rabier : En toute sincérité, je ne suis pas du tout fier de cette défaite. Je ne m'étalerai pas là-dessus, ni sur les problèmes qu'on a eus avant ce match. Si nous avions abordé cette rencontre dans les meilleures conditions possibles, notamment avec un effectif au complet, soyez certains que je n'aurais pas hésité à donner des explications. Mais, là, je ne veux pas faire de commentaire. Je préfère ne pas trop y penser, car je suis vraiment fatigué et je veux prendre quelques jours de repos. Mais c'était, semble-t-il, votre décision de ménager la majorité des joueurs pour ce dernier match du championnat… C'est faux. La seule absence que j'ai consentie c'est celle des deux Maliens, soit Diakité et Coulibaly, que je regrette d'ailleurs. Je reconnais avoir commis une erreur là-dessus, je n'aurais pas dû les laisser partir. Pour les autres, non. Je n'ai autorisé personne à faire l'impasse sur ce match. Ce sont des absences non justifiées qui sont dues au manque de conscience professionnelle de tout le monde dans ce club. Il faut être sérieux, chaque absence non justifiée devrait être sanctionnée. C'est, en tout cas, ma conception de ce métier. Vous exigez donc des sanctions à l'encontre des absents ? Comment voulez-vous sanctionner un joueur qui n'est pas payé ? Je pense que c'est loin d'être faisable. Ceci dit, je n'exige rien du tout. Ce n'est d'ailleurs pas mon rôle de sanctionner quiconque ou d'imposer quoi que ce soit dans l'équipe. Ce n'est pas à moi d'arrêter la discipline dans le club et je ne suis pas là aussi pour apprendre aux gens comment devenir professionnel. Le championnat vient de se terminer. Est-ce que vous vous êtes décidé sur votre avenir au sein du MCA ? Je n'ai, pour le moment, pas pris de décision finale quant à mon avenir au MCA. Je suis encore dans une période de réflexion. Pour vous dire, j'attends toujours quelque chose de concret de la part du Mouloudia. C'est beau de dire qu'on veut que quelqu'un reste, mais, en réalité, il n'y a rien. Je n'ai aucun élément de réflexion pour prendre la décision de rester ou de partir. Tout le monde me dit qu'il faut que je reste, mais, concrètement, il n'y a rien. Les rencontres que j'ai eues avec les dirigeants mouloudéens ne dépassent pas les visites de courtoisie, rien d'autre. Les choses ne se font pas de cette manière, normalement. Si on est sûr de nous et qu'on tient à quelqu'un, on doit au moins tenir un discours officiel avec lui. Parler avec lui à partir de quelque chose de concret. Ce n'est pas le cas pour moi. Car au moment où je vous parle (entretien réalisé hier, ndlr), les responsables du Mouloudia ne m'ont rien proposé de concret. Pourtant, le président du Mouloudia a déclaré à la presse que ce club ne vous lâchera pas. Qu'avez-vous à dire à ce sujet ? Lequel des présidents voulez-vous parlez ? (Rire). Je ne suis pas du tout d'accord avec lui. Je refuse que je sois l'otage du Mouloudia. Il faut qu'on me respecte, car la décision revient à moi et à moi seul. Je me suis engagé au MCA pour une durée de six mois durant laquelle je n'ai ménagé aucun effort. Je tiens à remercier le Mouloudia qui m'a offert de bonnes conditions, je précise bien, sportives. Car, autre chose, il n'y a pas photo, ça ne va pas du tout. Mais ce qu'on me propose en termes de contrat, j'avoue que c'est le flou le plus total. Je ne sais pas qui sera à la tête du club la saison prochaine. Je pense que les actuels membres du comité directeur ne savent même pas s'ils resteront dans quelques mois. Et c'est d'ailleurs pour cela que ça traîne. Ça reste que vous ne fermez pas la porte devant le Mouloudia pour un éventuel prolongement de votre contrat... Je dirais plutôt que c'est le Mouloudia qui ne m'a pas ouvert la porte, puisque je vous dis que ses dirigeants ne m'ont fait aucune proposition pour que je reste. On n'a parlé de rien, ni des finances, ni des conditions infrastructurels, ni de l'équipe qu'ils comptent enrôler pour la saison prochaine. Qu'on cesse, donc, de parler comme ça. Il faut passer à l'action et se mettre à la table des négociations. Je vais rentrer chez moi pour quinze jours. Je veux les consacrer pour me reposer après cette saison très fatigante. J'ai supporté beaucoup de choses pour conclure une fin de saison qui n'est pas aussi mauvaise que ça. Car, cela n'a pas été du tout évident, vu tous les problèmes. Pour ne citer qu'un exemple, cela fait quelques jours qu'on s'est vu refuser une séance d'entraînement au Sato, à cause du bon de commande que la direction n'a pas envoyé à temps. Des problèmes pareils n'ont vraiment pas manqué au cours de la saison. Confirmez-vous avoir été contacté par les responsables de la FAF pour un éventuel engagement à la tête de l'EN algérienne ? Vous me mettez vraiment dans l'embarras par cette question. Pas de commentaire, je n'ai rien à dire sur ce sujet. Je tiens, cependant, à confirmer ce que M. Hannachi avait déclaré au sujet de notre rencontre. Ce n'était qu'une simple coïncidence. Il ne s'est rien passé, si ce n'est l'échange des amabilités d'usage. M. Boukhemia