La femme et la fille aînée d'un “émir” repenti mariées de force. Les choses semblent prendre une tournure cauchemardesque dans ce qui reste des maquis terroristes de Skikda. Selon plusieurs sources, la reddition durant le mois de juin dernier de l'“émir” de seriat El-Fath ne sera pas suivie du moins dans les prochains jours par le reste des troupes de la seriat. En effet, toujours selon ces mêmes sources, soupçonné de reddition, l'“émir” de seriat El-Fath aurait été mis sous surveillance par l'homme de main de l'“émir” de la phalange Echouhada, le dénommé Bourakba Makhlouf. Afin d'annihiler toute tentative de reddition, les hommes de Bourakba qui forment seriat El-Mout (voir notre édition de jeudi, page 3), après une action spectaculaire ont pris en otage la famille de l'émir de seriat El-Fath, Moussa Achour. Les otages sont les sept membres de la petite famille composée d'enfants en bas âge, d'une adolescente et de la femme de l'“émir”. Après sa reddition en se livrant aux services de police d'El-Hadaïk, 5 km du chef-lieu de wilaya, Moussa Achour a été jugé “mourtad”, renégat et apostat. Dans la logique et la littérature intégriste subversive, “el-mourtad” ne peut plus assumer sa tutelle sur des enfants musulmans. Sa femme et ses filles deviennent un butin de guerre. Toujours selon nos sources, les durs de la phalange Echouhada ont carrément obligé la femme de Moussa Achour à se marier avec l'un d'entre eux. Le même sort fut réservé à sa fille aînée qui n'a pas encore atteint l'âge légal du mariage. Nos sources n'ont pas donné d'autres détails précis sur le sort des cinq autres membres de la famille de l'ex-“émir” de seriat El-Fath, restés en otages dans les maquis de Ouada dans les environs de Kerkeba. Pour rappel, l'“émir” de seriat El-Fath, un ex-policier, âgé aujourd'hui de 38 ans, a rejoint l'AIS dès la constitution des premiers maquis de Collo. Après l'autodissolution de cette dernière, il est entré en rébellion contre la direction de cette armée et a rejoint le GSPC qui lui confia la direction d'une seriat de 18 hommes. Fort de son nouveau statut, il fait venir dans les maquis l'ensemble de sa famille. Il y a deux mois, il a entamé les démarches de la reddition de sa seriat. Son initiative a coïncidé avec le retour de l'“émir” de la phalange Echouhada dans les maquis de Collo après avoir passé presque une année au sein de la direction nationale du GSPC. Ces actions coercitives mises en branle à l'encontre l'ex-“émir” de seriat El-Fath n'ont, selon une source au fait du dossier des redditions, aucune incidence sur l'avenir du processus de reddition toujours en cours. Notre source voit le point faible plutôt du côté des notabilités et élus locaux. Ces derniers, notamment dans la région de Collo, s'ils ont été incapables d'occuper le terrain laissé par l'autodissolution de l'AIS, se sont avérés sans aucun ancrage populaire réel qui leur permet de faire partie de “la passerelle dressée pour récupérer le maximum d'égarés”. M. B. M.