Selon des sources sécuritaires concordantes, les “émirs” de Skikda et Collo refusent de faire allégeance au nouveau chef des salafistes. Après l'éviction de Hassan Hattab et de Nabil Sahraoui, la première d'une manière encore énigmatique et la seconde par les forces de sécurité dans la région du Ksar, de la tête du GSPC, la procédure de désignation du nouvel “émir” national déchire le reste des groupes terroristes qui sévissent encore dans le pays. Selon plusieurs sources concordantes, un véritable climat d'insurrection règne dans les maquis terroristes, notamment dans les zones de Skikda et Collo où les plus importants “émirs” refusent de faire allégeance à Abou Mossab. À titre d'exemple, l'ex -“émir” de la zone 6 wilaya de Skikda, fort d'un groupe de 70 terroristes bien entraînés et armés vient d'intimer l'ordre à ses hommes de liquider physiquement le tout nouvel “émir” national Dourkdal Abdelmalek, alias Abdelouadoud Abou Mossab, et son lieutenant dans la zone 6, Farid Abou Mokatel alias Allam Ahmed. Selon les révélations d'un repenti qui s'est rendu, ces dernières 48 heures, aux services de sécurité après s'être autoproclamé “émir” national du GSPC en remplacement de Nabil Sahraoui, Abou Mossab a passé, avant qu'il ne soit contraint de fuir vers l'Algérois, en compagnie de 20 éléments de sa garde prétorienne, une grande partie du mois d'août dernier dans les maquis terroristes de Skikda. Le tout nouvel “émir” national a voulu anticiper sur les conséquences de la non-allégeance de l'ex-“émir” de Katibat Echouhada et responsable de la zone VI, Broche Abdelmadjid dit “Ikrima de Bouneghra”. Ce dernier, qui fut très proche de Nabil Sahraoui, n'a pas digéré le fait que le responsable de la zone II, celle de Boumerdès, s'autoproclame “émir” national sans passer par la traditionnelle moubayaâ (allégeance) du comité des sages (!) soit le fameux “majlas et Ayane et Ahl El Hal” national. En effet, selon des révélations d'autres terroristes qui se sont rendus ces derniers temps dans différentes régions du pays, Abou Mossab s'est suffi de la Moubayaâ de son propre “Majlas et Ayane et Ahl el Hal” de la zone II et non de celle du Majlass national. Dans son déplacement pour apprivoiser le maquis de la zone VI, Abou Mossab a procédé au remplacement à la tête de cette importante wilaya dans l'organigramme du GSPC de Broche Abdelmadjid par Allam Ahmed. Ce dernier, originaire de Mila alors que Broche est natif du massif de Collo, est réputé être un homme de confiance du nouvel “émir” national. Sa katibat, Errab (la terreur) a ainsi phagocyté l'ex-katibat echouhada (les martyrs). C'est d'ailleurs depuis cette nouvelle intronisation sur fond de crise que la situation sécuritaire s'est dégradée. Des populations entières ont repris le chemin de l'exode du côté de Aïn Kechera aux frontières de Jijel, alors que des incursions terroristes ont été signalées cette semaine en plein tissu urbain de Collo, une chose qui n'a pas eu lieu depuis plus de 5 ans. Selon une source proche du dossier des redditions, plusieurs nouveaux repentis se sont rendus aux autorités, le mois d'août dernier, afin d'éviter de payer les frais d'une guerre annoncée des “émirs” dans les maquis du GSPC. D'autres n'attendent qu'un relâchement des “émirs” pour prendre la poudre d'escampette. Au moment où nous rédigeons ces lignes, selon des familles de terroristes, l'ex-“émir” de katibat echouhada aurait réussi à fédérer les plus importantes sections du GSPC de la zone VI. Ces derniers auraient opté pour le soutien de leur ex-“émir” pour trois raisons essentielles. La première est que le nouvel “émir” de la zone VI, Abou Mossab qui n'est pas de la localité de Mila, a l'intention de relancer les activités terroristes avec des actes sanglants dans cette région pour desserrer l'étau sur les groupes de Boumerdès actuellement harcelés par les forces de sécurité. La seconde est qu'à travers ces actions, qui ne vont pas influencer sur son éventuelle reddition n'étant pas de la région, il va donner un coup de fouet à l'aura du nouvel “émir” quitte à voir les forces de sécurité reprendre leurs actions de nettoyage des maquis de Skikda d'où seuls les terroristes “simples jounoud” paieront le prix fort. La troisième est que le véritable enjeu de la guerre des “émirs” reste un énorme butin de guerre constitué de plusieurs milliards de centimes en monnaie nationale, en monnaie forte et en bijoux. M. K.