Pour leur seconde apparition de la saison à Tizi Ouzou, les Canaris n'auront pas attiré la grande foule tant le public frondeur semblait exaspéré par un début de saison pas trop convaincant. Et pour cause, ils étaient à peine 3 000 spectateurs tout au plus à avoir rallié le stade du 1er-Novembre pour une superbe affiche JSK-USMA qui aurait pourtant fait le plein en d'autres circonstances. Et comme pour se rebiffer et prouver qu'ils auraient bien du talent et surtout de l'amour-propre, les champions d'Algérie en titre décidèrent alors de sortir le grand jeu et de réaliser, à l'occasion, une prestation haut de gamme face à une formation “usmiste” visiblement surprise et parfois même étouffée par tant de fougue, d'accélération et de coup de boutoir répétés. Après le départ surprenant du coach attitré Mouassa, Saïb, dont la cote de popularité est toujours au top, semblait décidé à provoquer le déclic kabyle et les nombreux absents auront finalement eu tort d'autant plus que le big match n'était pas télévisé — comme de coutume — alors que les deux meilleures formations de la saison dernière auront finalement concocté du beau spectacle teinté d'un fair-play exemplaire. Et si la JSK finira par sceller une victoire tout à fait logique, il faut bien admettre que l'USMA, quelque peu crispée et trop hésitante, notamment en défense, aura échappé à une véritable raclée par la grâce d'un superbe Abdouni qui aura réussi plusieurs face-à-face miraculeux face à Berguigua (5') puis Belkaïd (6') avant d'être sauvé par la transversale sur une reprise de tête foudroyante du même Berguigua (8'). Face à un tel départ en trombe, l'USMA ne put jamais desserrer l'étreinte et, sur une mauvaise relance du capitaine Zeghdoud, le Congolais Endzanga, bien servi par Berguigua, allait fusiller Abdouni (15'), encore que ce même Zeghdoud allait se racheter aussitôt en sauvant, sur sa propre ligne, une autre balle de but de l'insaisissable Berguigua (17') qui fut contré, deux fois encore, par Deghmani (26') puis Abdouni (30'). Curieusement, l'USMA ne releva la tête qu'en fin de première période, notamment après l'expulsion justifiée d'Endzanga, auteur d'un geste stupide contre Achiou (40'). À défaut de profiter d'une telle supériorité numérique, l'USMA continuera à subir la domination des locaux même en début de reprise lorsque Hamlaoui, excellent dans l'entre-jeu, enveloppe un tir qui aurait pu faire mouche (50') avant que le diable de Berguigua n'aille crucifier la défense algéroise au prix d'un véritable chef-d'œuvre technique (55'). Dès lors, l'issue de cette belle empoignade fut superbement scellée même si la JSK, réduite à neuf après l'expulsion de Zazou pour cumul de cartons (74'), finira par concéder le but de l'honneur “usmiste” dans le temps additionnel (90 + 1') par le remplaçant Besseghier. M. H.