Comme il fallait bien s'y attendre, cette superbe affiche JSK-USMA aura attiré la foule des grands jours. Et pour cause, le stade du 1er-Novembre de Tizi Ouzou affichait complet dès 12h et les retardataires ont dû rebrousser chemin pour se rabattre finalement sur la télévision qui émettait le match en direct sur les deux chaînes satellitaires. Malgré les dangers de l'éclipse solaire, ils étaient nombreux, les mordus du foot, à envahir les gradins du 1er-Novembre dès les premières heures de la matinée. Et lorsque les deux formations firent leur apparition, bien avant le coup d'envoi, pour la séance habituelle d'échauffement, l'ambiance était déjà à son comble comme pour rappeler, en fait, que le choc tant attendu entre les deux meilleures équipes de ces dernières années ne laisse personne indifférent. Dès le coup d'envoi, les deux “teams” en présence annoncèrent alors la couleur en matière de détermination et surtout d'engagement physique. Visiblement crispés par l'enjeu, les vingt-deux acteurs tardèrent quelque peu à entrer dans le match mais les occasions de but furent nombreuses des deux côtés. Après un tir de Ghazi pas bien cadré (4'), Berguigua réplique d'un centre vicieux bien capté par Zemamouche (6'). Après une autre incursion kabyle, le même Berguigua faillit ouvrir le score sur un tir-canon repoussé par la défense algéroise mais l'occasion la plus nette est à mettre à l'actif de Belkheir l'ex-Canari qui tenta un joli lob au cœur de la défense kabyle mais ne connut pas de réussite dans son enchaînement puisque sa reprise de volée partit dans les décors (25'). La JSK accentua alors sa domination et après que Zemamouche eut “boxé” un tir de l'omniprésent Yacef, ce fut bien le gloleador Berguigua qui se permit le luxe d'ouvrir le score d'une superbe reprise de tête à ras du poteau sur un coup-franc bien ajusté de Zazou (35'). Loin de baisser les bras, les camarades de Dziri contestèrent énergiquement la supériorité adverse et Ghazi bien décalé par le même Dziri dans la surface de réparation ratait de peu l'égalisation. Alors que le nombreux public s'attendait à du bon spectacle en seconde mi-temps d'autant plus qu'un fair-play exemplaire régnait sur le terrain, l'USMA n'a pas daigné reprendre la partie. Perplexe, ce public tout comme les nombreux journalistes présents au stade n'auront rien compris à cette interruption de match, mais dans les vestiaires, il régnait une véritable cacophonie où les accusations mutuelles fusaient de tous côtés. Selon les dirigeants de l'USMA, leurs joueurs auraient été agressés à la mi-temps par des inconnus dans la cour menant aux vestiaires, alors que du côté de la JSK, on crie au scandale et on avance que ce n'était qu'un pur scénario de la part de l'USMA pour arrêter la partie. Alors qui croire et qui ne pas croire dans une telle histoire ! C'est tout le football algérien qui aura perdu dans cette affaire. Avec l'animosité qui aura pris de l'ampleur entre les deux clubs durant ces deux dernières années, il aurait certainement fallu tenter une réconciliation en temps opportun car, à cette allure, on se demande bien où va le football algérien. Voilà une superbe affiche qui opposait deux grands clubs algériens sous les caméras de deux chaînes de télévision nationale, et qui se terminent en queue de poisson dans les coulisses alors que tout s'était bien déroulé, sur le terrain, durant toute une mi-temps. Et puisque le délégué de match et les arbitres étaient témoins de tout ce qui s'est passé à proximité des vestiaires, il importe aux dirigeants de la FAF et de la LNF de faire la lumière — toute la lumière — sur cette triste affaire et que les véritables instigateurs d'une telle pagaille soient démasqués et lourdement sanctionnés. Avec un niveau de championnat aussi faible et une équipe nationale qui aura atteint les profondeurs de la médiocrité, il est certainement temps de donner un bon coup dans la fourmilière pour moraliser tout au moins ce qui reste du football en Algérie. Mohamed Haouchine