Un projet de loi, actuellement au niveau de l'APN, permettra leur importation mais sous un contrôle rigoureux. Réunis, hier, à l'hôtel Safir (Zéralda) pour un colloque international, de nombreux participants nationaux et internationaux ont abordé des questions liées à la valorisation de la biodiversité dans la perspective du développement durable. L'initiative revient au ministère de l'Environnement et celui de l'Agriculture qui traduisent la prise de conscience des hauts responsables du pays quant à l'apport des biotechnologies dans le cadre de la sécurité alimentaire, de la santé, de la pollution et de l'énergie. Dans cette optique, l'Algérie a décidé de saisir l'occasion que lui offre la transition vers l'économie de marché et investir dans le développement durable et la conservation des ressources pour faire son entrée, en toute aisance, dans la nouvelle économie. Pour concrétiser cette vision, dictée par la perspective d'adhésion à l'OMC, le département de Cherif Rahmani, ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement, a élaboré une stratégie nationale et un plan d'action pour l'environnement et le développement durable dont une partie est consacrée à la biodiversité. Dans son intervention, Mlle Nadia Chenouf, cadre du ministère de l'Environnement, explique dans le détail cette démarche. Il s'agit, selon elle, d'intégrer la viabilité environnementale dans les programmes socio-économiques et induire ainsi une croissance durable de façon à pouvoir réduire un tant soit peu la pauvreté. Du point de vue pratique, il faudrait commencer par mettre en place un cadre institutionnel et législatif adéquat avant de réfléchir, comme c'est l'objectif du colloque, à des projets de partenariat dans le cadre d'une coopération euro-méditerranéenne. Dans le registre des Organismes génétiquement modifiés (OGM) dont l'Algérie n'est nullement à l'abri, un arrêté ministériel émanant du ministère de l'Agriculture est intervenu en décembre 2000 pour signifier, purement et simplement, leur interdiction. Une décision extrême que l'Algérie tente de réajuster. Un projet de loi, adopté récemment par les deux conseils, est actuellement en examen au niveau de l'Assemblée. Celui-ci est relatif à la circulation des ressources biologiques, au contrôle des OGM et à la prise en charge des risques liés à l'usage des biotechnologies modernes. En d'autres termes, cette loi permettra l'importation des OGM soumise, cependant, à un contrôle rigoureux. Ce décret a pour objectif de déterminer les conditions de collecte, de circulation et d'utilisation des ressources biologiques et des connaissances qui leur sont associées, les conditions de détention et/ou l'usage d'OGM ainsi que les règles de sécurité liées à la prise en charge des risques découlant de l'utilisation des biotechnologies modernes aux fins de protéger l'ensemble des écosystèmes en général et des ressources biologiques en particulier. Cette loi privilégie l'accord préalable, l'évaluation et la gestion des risques sur l'environnement, la santé et la diversité biologique et la traçabilité qui permettra d'identifier tout risque alimentaire lié à la consommation d'un produit commercialisé. Comme garde-fou, une autorité nationale des ressources biologiques et de la biosécurité sera mise sur pied en guise d'autorité de notification officielle. Le ministère de l'Agriculture, pour sa part, a élaboré un projet de loi sur les semences et les plants. Le colloque, prévu pour deux jours, se poursuivra aujourd'hui avec la présentation de plusieurs autres communications dont notamment celle de M. Chakou, du groupe pharmaceutique Saïdal, sur les “perspectives de développement des plantes aromatiques et médicinales”. N. S.