Les travailleurs du Trésor ont entamé, hier, un débrayage de 4 jours, suivi à 100%, selon leurs représentants. Pour Nourredine Mankour, secrétaire général du Syndicat national des travailleurs du Trésor (Sntt), l'appel du syndicat est massivement suivi par les fonctionnaires du Trésor. “Notre appel a été suivi à 100%. Les portes de tous les trésors du pays sont restées fermées”, assure-t-il. Ainsi, le Sntt a mis à exécution sa menace de débrayer, brandie le 19 septembre dernier lors de la réunion de son bureau national. Et la rencontre de samedi entre ses responsables et le secrétaire général du ministère des Finances, en présence du secrétaire général de la Fédération nationale des travailleurs des finances et du plan et des responsables de la direction générale de la comptabilité (DGC), n'a pas amené les frondeurs à de meilleurs sentiments quoiqu'ils aient pris acte de la bonne volonté de leur interlocuteur. “Le secrétaire général a été très attentif et compréhensif. Il a promis d'ouvrir le dossier et d'essayer de réserver des suites à nos doléances. D'ores et déjà, il a consenti à considérer que le Trésor est la colonne vertébrale de l'économie nationale, que c'est un secteur sensible et névralgique qui peut paralyser la gestion financière de tous les budgets des institutions publiques. Il a aussi reconnu qu'avec les nouvelles missions qui lui sont confiées, le Trésor supporte une grande charge de travail et que nos fonctionnaires sont sous-payés”, affirme M. Mankour. Si le représentant du ministère a montré autant de disponibilité, pourquoi avoir alors recouru à la grève ? “C'est une discussion sans engagement formel et écrit. Donc, je n'ai pas le droit de suspendre la grève. Mais nous avons pris acte des promesses, de l'engagement et de la bonne volonté du secrétaire général à régler les problèmes des fonctionnaires du Trésor, d'enlever les injustices salariales dont ils sont victimes. Mais, il ne peut pas prendre de décisions en l'absence du ministre des Finances”, soutient M. Mankour. Ce qui n'a pas empêché la tutelle, même en l'absence de Benachenhou, d'envoyer un télex à tous les trésors menaçant les travailleurs grévistes de ponctions sur salaires. Mais les syndicalistes ne prennent pas trop au sérieux cette menace qui, de leur avis, ne sera pas mise à exécution. “En tant que fonctionnaires mûrs et disciplinés, nous préférons un dialogue porteur. Ces mesures coercitives ne feront que radicaliser la position des syndicalistes et la situation risque d'échapper à tout le monde. Au lieu de nous menacer de sanction, la tutelle fera mieux de régler nos problèmes.” Aussi, les syndicalistes disent accorder un temps raisonnable au ministère pour accorder des suites à leurs doléances. Et si le département de Benachenhou n'y prête pas beaucoup d'attention ? “C'est fort possible que nous décréterions une grève illimitée. Mais c'est au conseil national élargi de décider”, menace M. Mankour. Pour ce qui est des revendications des travailleurs du Trésor, elles sont essentiellement d'ordre salarial. Ils demandent la révision à la hausse du régime indemnitaire. En février dernier, suite à une réunion entre le syndicat et le ministère, une augmentation de 5% a été décidée par le département de Benachenhou. Augmentation dénoncée par les travailleurs du Trésor en observant une grève de 2 jours les 16 et 17 mars 2004. La tutelle n'a rien trouvé de mieux que de formaliser cette augmentation dans un décret signé en septembre et entrera en vigueur ce mois d'octobre. C'est dire que le conflit semble promis à la durée. A. C.