Les syndicalistes veulent montrer qu'ils ont du souffle ; le ministère a déjà fait savoir qu'il ne fléchira pas. Au lendemain de la grève de deux jours — 5 et 6 octobre —, initiée conjointement avec la Coordination nationale des professeurs de l'enseignements supérieur et technique (Cnapest), le Conseil des lycées d'Alger (CLA) réaffirme sa détermination à assumer le bras de fer engagé avec le ministère de l'Education. Celui-ci avait décidé, dès mardi dernier, d'une retenue sur salaire à l'encontre des grévistes. Dans la même journée, le CLA avait transmis un mémorandum au Chef du gouvernement. Dans une déclaration, ce conseil “considère qu'on ne peut réduire sa démarche revendicative seulement à un salaire minimum de 30 000 DA (et) à l'assouplissement de l'âge de la retraite et à l'élaboration d'un statut qui déverrouille le statut de PES”. Il réclame “une nouvelle relation de travail basée non pas sur une administration paperassière et féodale qui culpabilise l'enseignant et le dépossède de son pouvoir pédagogique, mais sur le mérite par l'évaluation des équipes et non des individus”. “La revalorisation sociale, ajoute-t-il, passe obligatoirement par plus de respect et de considération pour les enseignants.” Conclusion du CLA : “Il ne peut y avoir de partenariat social sans (sa) reconnaissance en tant qu'interlocuteur et représentant mandaté.” Dans son mémorandum, composé de deux plateformes, le syndicat demande la revalorisation de statut social de l'enseignant et la réappropriation de son pouvoir pédagogique. La première plateforme, dite de revendications transitoires, comporte “une refondation des revendications formulées en février 2003”, essentiellement l'augmentation du “salaire de base de 30 000 DA pour les PES et la baisse de l'âge de la retraite après 25 ans d'activité.” La seconde, “de portée globale, renvoie à une perspective stratégique” et exige, notamment, la “consultation des syndicats au sujet de toute réforme qui touche au métier, la création de nouveaux postes budgétaires et la concrétisation de l'accord de l'accès au logement”. L. B.