Le conférencier fait un retour en arrière pour dénoncer «les manoeuvres des parties qui veulent saboter le Cnapest». «C'est le coordinateur national du Cnapest qui vous parle». C'est en ces termes que M.Méziane Mériane a entamé conférence de presse, qu'il a animée hier au lycée Ahmed Zabana. Par cette précision de taille, le syndicaliste a sans doute tenu à démentir les informations faisant état de sa démission ou bien de son limogeage du Syndicat national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique. «Les personnes qui ont fait circuler cette rumeur ne sont même pas membres du conseil national», dira M.Mériane qui accuse ses détracteurs d'être «non habilités» à parler au nom du syndicat. Néanmoins, le conférencier reconnaît que le Cnapest traverse «une petite crise», qui sera «vite dépassée», souligne-t-il Derrière cette crise, se profile une sérieuse guerre de leadership. M.Méziane Mériane y fait allusion en affirmant que «seul un congrès constitutif pourra nous aider à rétablir les choses». Sans fixer de date pour la tenue de ce congrès, l'orateur a cependant précisé qu'il sera consacré au renouvellement des instances du syndicat que sont le conseil et le bureau nationaux. «Ce sera un congrès démocratique», assure-t-il. Encore faut-il que le syndicat soit reconnu officiellement par les autorités concernées afin de pouvoir bénéficier de l'autorisation de tenir une telle rencontre. Faut- il rappeler, à ce propos, que les pouvoirs publics adoptent une position, le moins que l'on puisse dire, ambiguë par rapport à ce mouvement; l'intransigeance du ministère du Travail qui qualifie «d'incomplet» le dossier du Cnapest, en atteste. Cependant, la disponibilité au dialogue affichée par M.Boubekeur Benbouzid, tranche avec la fermeté de Tayeb Louh. Cela étant, une année après son lancement, le mouvement brandit les mêmes revendications socioprofessionnelles. La nouveauté pour cette rentrée scolaire, c'est cet engagement pris personnellement par Boubekeur Benbouzid, à satisfaire toutes les revendications des enseignants relevant de ses prérogatives. A première vue donc, rien ne semble motiver la grève de deux jours. Mériane, pour ce qui le concerne, dénonce «les manoeuvres de parties qui veulent saboter le Cnapest». L'occasion pour le coordinateur national du syndicat de justifier son désengagement de l'action de protestation initiée hier et avant-hier. A ce sujet, l'on apprend qu'au lendemain de la réunion du Conseil national du Cnapest, le 23 septembre dernier, le ministre de l'Education nationale a pris attache avec le syndicat afin d'entrer en négociation pour annuler ce mouvement de protestation. «Benbouzid a proposé une rencontre pour le 30 septembre. Cette date a été rejetée par les membres du conseil national qui ont préféré reporter la réunion pour le 2 octobre», explique Mériane, qui précise que «la rencontre a été la première depuis la création de ce mouvement. Le ministre de l'Education a accueilli une délégation du Cnapest et lui a fait savoir son intention de répondre à toutes ses revendications à condition d'annuler la grève», ajoute-t-il. Une autre proposition rejetée «prétextant le fait que seul un conseil national extraordinaire a pour prérogative d'annuler la grève». Un argument qui n'a pas convaincu M.Mériane. «La grève perd sa raison d'être du moment que le ministre est disposé au dialogue», explique-t-il. «Les manoeuvres de certaines personnes au sein du Cnapest les a amenés à refuser de reporter la date de la grève». «Je ne pouvais pas cautionner cette démarche». Ce syndicat, en quête d'agrément, est en train de traverser une phase décisive. La volonté des membres du conseil national d'aller coûte que coûte vers le débrayage, vise selon certains observateurs à déstabiliser un secteur qui entame les premiers pas de la réforme. Une démarche dénoncée publiquement par une partie de la classe politique, laquelle a été et étrangement officiellement accusée d'être derrière ce mouvement. La crise au sein du Cnapest n'est pas prête de connaître son épilogue. Un conseil extraordinaire devrait avoir lieu aujourd'hui pour débattre du bilan de la grève. Un rendez-vous qui va précipiter l'éclatement du Cnapest, selon M.Méziane Meriane, qui estime que «la tenue de ce conseil dans ce moment de petite crise n'est pas dans l'intérêt du Cnapest». Affaire à suivre donc.