La dernière intervention de M. Abdelhamid Belbekri, chargé du suivi au sein du MJS de l'opération de renouvellement des fédérations sportives, confirmant le fait que la fédération de football n'est pas concernée par la prochain mouvement dans les fédérations, sonne comme une mise au point de la tutelle après la polémique qui a opposé ces derniers jours, par presse interposée, le président actuel de la FAF, M. Mohamed Raouraoua, et la candidat en puissance, M. Khalef Mahieddine. En effet, les deux principaux rivaux dans la bataille “fafienne” ne se sont pas gênés pour entrer d'emblée en conflit autour de la date de la tenue de l'assemblée générale élective. Pour le patron actuel de la fédération, les élections auront bel et bien lieu, mais pas avant 2005. Raouraoua considère que le fait d'avoir été élu en novembre 2001 le rend fort d'un mandat de quatre ans qui ne prendra donc fin qu'en novembre 2005. Il se réfère même aux dispositions de la FIFA qui lui donne plein droit d'accomplir son mandat sans injonction, surtout pas des pouvoirs publics. À cet effet, il est utile de rappeler que la FIFA considère que les fédérations nationales constituent une sorte de filiales de sa propre organisation. Du coup, tout mouvement au sein des ses véritables “tentacules” doit se faire sous sa bienveillance. En revanche, pour Khalef Mahieddine, seule la dernière instruction du ministère de la jeunesse et des sports, obligeant les fédérations sportives à organiser leurs assemblées générales électives avant la fin de l'année pour respecter le cycle olympique, a droit de cité. Khalef ira même jusqu'à interpeller le MJS pour le respect par tout le monde de cette fameuse instruction, qui du reste n'exclut pas le comité olympique, en parlant de “respect des lois de la république”. C'est dire que dans la tête de Khalef, le bras de fer est déjà engagé même s'il précise qu'il n'est contre personne. Cependant, dans cette affaire, certainement équivoque, de l'instruction “venue d'en haut”, il y a comme un relent de non-dits. Pourquoi ? Eh bien, il faut savoir que juste après que la FAF eut reçu l'instruction ministérielle que visiblement les services du MJS ont envoyée avec une célérité déconcertante, Raouraoua, selon des indiscrétions, a rappliqué sèchement et par écrit, mettant en exergue que la FAF ne se sentait pas concernée par les décisions prises en dehors de l'assemblée générale de la FAF. Le MJS, curieusement, acquiesce volontiers et autorise exceptionnellement la FAF de fixer sa “propre date”, soit… en 2005. De là à dire donc que, dans ce premier conflit, les pouvoirs publics ont tranché, il n'y a qu'un pas à franchir. D'ailleurs, pour Raouraoua, “les rapports n'ont jamais été aussi clairs entre la FAF et le MJS”, ce qui sous-entend qu'un accord a été trouvé entre les deux parties. Pour l'heure donc, cette annonce de candidature de Khalef peut s'avérer un coup d'épée dans l'eau. Vraiment ? Pas si sûr, car pour les proches de Khalef, la bataille ne fait que commencer. “Vous allez voir que les choses peuvent changer rapidement. Il ne faut pas croire que Khalef s'est lancé à l'aveuglette, la tête dans le mur. C'est un vieux de la vieille, qui sait ce qui se trame autour du football. Et s'il s'est lancé dans la course, c'est parce qu'il a entre les mains des données qui ne sont pas évidentes pour tout le monde”, souligne un proche de Khalef. Et d'ajouter : “il suffira par exemple d'un petit mouvement de contestation à la FAF pour que les choses prennent une autre tournure. C'est le genre de situations auxquelles nous avons assisté à la FAF, dans un passé très récent.” Attendons pour voir ! S. B.