Six mois de prison ferme, 50 000 da d'amende est la peine qui a été requise, hier, par le procureur de la République à l'encontre du directeur de publication du quotidien El Watan, Omar Belhouchet, dans une affaire liée à un article publié en décembre 2002. Intitulé “Les armes par la poste”, l'article en question mettait en cause le Drag de la wilaya de Chlef qui décèdait quelque temps plus tard suite à une attaque cardiaque. Omar Belhouchet, dont le journal a révélé l'information, est accusé de “diffamation”. Une inculpation que la défense a, cependant, battue en brèche en considérant que l'affaire de “la circulation des armes par poste dans une wilaya comme Chlef était une affaire trop sérieuse et dangereuse pour la faire taire”. Me Bourayou a affirmé que l'objectif de son client n'était nullement de diffamer. “Il n'a fait que son devoir d'informer”. Où est la diffamation ? s'interrogera l'avocat qui brandit une copie de l'article incriminé. Après avoir annoncé la date des délibérations fixées au 21 décembre prochain, la présidente de l'audience passera à une autre affaire qui concerne toujours la même publication. Cette énième affaire est liée à un article traitant de “la mafia de Tindouf”. Me Bourayou exhibera une série de documents, des factures qui mettent en cause le président de l'APC de Tindouf et même une lettre du wali qui lui tirait la sonnette d'alarme quant à l'octroi des marchés publics. Mais ces documents n'ont pas convaincu le procureur qui requiert tout de même 3 mois de prison ferme à l'encontre de Omar Belhouchet, le directeur du journal, et 16 mois de prison ferme à l'encontre du journaliste Lyes Mourad. Après avoir fixé les délibérations au 21 décembre prochain, la présidente du tribunal appellera le directeur du Matin, Mohamed Benchicou, à la barre. Escorté par deux policiers en tenue, son entrée à la salle d'audience où toute sa famille, sa femme, ses enfants, son frère et ses proches ainsi que quelques journalistes du Matin, l'attendaient depuis un moment, M. Benchicou aura à répondre dans deux affaires de “diffamation”, distinctes. La première, selon la défense, a été jugée “il y a six mois par le tribunal de Batna” ce qui a amené, d'ailleurs, Me Bourayou, scandalisé par la gravité de la procédure, à souligner l'incompétence du tribunal d'Alger à la traiter. La deuxième, quant à elle, est liée aux évènements de T'kout. à cause de l'absence de la partie civile, cette dernière affaire a été reportée, en effet, au 23 novembre prochain. à la fin de l'audience, la famille Benchicou a été autorisée à voir le prisonnier d'El-Harrach visiblement fatigué par les quatre mois de détention. S. R.