Une forte délégation du Medef est attendue à Alger les 7 et 8 février prochain pour accroître le courant d'affaires entre les deux pays. C'est dans une salle archicomble que s'est tenue hier une importante rencontre franco-française sur l'Algérie. La réunion a regroupé plus de 150 participants, notamment de grandes banques, comme la Société Générale, confie un participant, chef d'entreprise. Présidé par le responsable du comité Algérie du Medef international, M. Yves Thibault de Silguy, avec comme invité de marque, l'ambassadeur de France à Alger, M. Hubert Colin de Verdiere, elle a enregistré la présence du représentant du ministère des Finances français chargé de la reconversion de dette ainsi que le patron de l'Association des banquiers de l'Hexagone. De façon plus précise, le mouvement des entreprises de France Medef, principale organisation patronale française, a réuni le comité Algérie du Medef international. Au menu, le point sur les relations bilatérales, la situation politique et économique de l'Algérie, la nouvelle réglementation bancaire ainsi que les perspectives en matière d'affaires entre les deux pays. Situation politique : recherche de plus grande visibilité Il en ressort que la communauté d'affaires est en attente de la restructuration du FLN qui sera bouclée, juge-t-on dans deux mois. En clair, cette évolution donnera plus de visibilité politique et plus de stabilité dans le pays, des facteurs clés dans la décision d'investissement. Une forte délégation d'entrepreneurs français, à l'initiative du Medef, est attendue les 7 et 8 février prochain. Elle sera multisectorielle. Du jamais vu, annonce-t-on. Elle coïncidera avec la fin de cette remise en ordre politique, nous semble-t-il. Elle se félicite des résultats de l'élection présidentielle d'avril dernier remportée à une majorité confortable par le chef de l'Etat, de l'amélioration de la situation sécuritaire ainsi que de l'ouverture des chantiers sensibles, particulièrement l'éducation et celui du code de la famille. Le ministre des Finances, M. Benachenhou est très apprécié. Mais elle juge que sa marge de manœuvre est réduite en matière d'application des réformes. Les opérateurs comprennent que les progrès rapides sur ce plan, induits par ces changements, sont contrariés par la nécessité de tenir compte des incidences sociales. Situation économique : des résultats macroéconomiques positifs La même communauté enregistre avec intérêt une croissance de plus de 6%, un taux d'inflation de 4% et des réserves de change de près de 40 milliards de dollars. Elle est préoccupée par le poids et les effets négatifs de l'informel en Algérie ainsi que par l'inefficacité des banques locales, d'où l'urgence de la réforme bancaire. Conversion de dette : “L'Algérie n'est pas riche” Parmi les problèmes soulevés par les investisseurs, la conversion de dette. Les banques françaises qui détiennent les créances concernées sont réticentes à les céder pour une telle opération. “L'Algérie est un pays riche”, rétorquent ses représentants. En clair, elle a beaucoup de cash. Allusion à l'importance de ses réserves en devises. L'Ambassadeur de France à Alger, qui a exposé un véritable plaidoyer pour l'investissement français en Algérie, a répondu : “Non, l'Algérie n'est pas riche. Il faut la traiter, faire le même effort qu'envers les autres pays en développement de même catégorie. Elle est en phase de transition vers l'économie de marché”. Sur un montant de 1,3 milliard d'euros de créances converties par la France en investissement, la part de l'Algérie n'est que de 3%, contre 35 et 23% pour respectivement deux pays de la zone Afrique du Nord Moyen-Orient”, indique-t-on. Il en ressort sur ce point, la volonté de la France d'avancer dans le dossier. Une première opération a été finalisée, suite à l'appel d'offres lancé par le Trésor français en septembre dernier. Une entreprise française a émargé pour une conversion d'un montant de 35 millions d'euros. Modernisation du pays : intérêt maintenu pour le Plan de relance Les participants dans leur ensemble suivent avec intérêt le second Plan de relance. C'est une bonne chose pour la relance de l'économie, disent-ils. Ils le perçoivent beaucoup plus comme un programme de mise à niveau des infrastructures. Une enveloppe de dépenses annuelles de 10 milliards de dollars participe à ce regain d'intérêt. Enfin, à la balance du risque investissement en Algérie, le représentant diplomatique de la France à Alger a mis en avant que de plus en plus d'entreprises françaises investissent en Algérie et gagnent de l'argent. N. R