Une délégation du Medef, conduite par la présidente, Mme Laurence Parisot, et M. François Perigot, président d'honneur de Medef International et président de l'Organisation internationale des employeurs, est attendue le 2 mai à Alger. Cette visite intervient suite aux deux précédentes rencontres entre les hommes d'affaires algériens et français, organisées à Alger le 8 février 2005 et à Paris le 15 novembre 2005, conjointement par le FCE et le Medef International. “Les objectifs de cette rencontre visent à poursuivre les efforts engagés de part et d'autre en vue de développer des relations de partenariat économique entre les entreprises algériennes et françaises”, souligne le Forum des chefs d'entreprise dans un communiqué. Il faut signaler au passage que c'est la première fois que la délégation du Medef, en visite en Algérie, est conduite par les plus hauts responsables de l'organisation patronale français. Le fait que la présidente du Medef, Laurence Parisot, conduise cette délégation tel que demandé par le Forum des chefs d'entreprise, est “un signal fort, un éclairage particulier sur la volonté des entreprises françaises à s'investir davantage en Algérie”. Les échanges commerciaux continuent à se développer. La France demeure le premier fournisseur de l'Algérie. Après Hong-Kong, l'Algérie est la deuxième destination des exportations françaises. Du coup, pour le Forum des chefs d'entreprise, il faut aborder les relations sous un angle nouveau. “Nous attendons plus d'engagement de la part des entreprises françaises en matière d'investissement”, avait souligné Omar Ramdane, lors de la dernière rencontre tenue à Paris. La préoccupation et l'espoir du Forum des chefs d'entreprise est de voir les entreprises algériennes s'engager davantage au-delà du simple commerce, compte tenu du climat propice aux affaires et au développement d'entreprises en Algérie. En janvier dernier, le risque Algérie a été revu à la baisse. Dans une note adressée dernièrement par le directeur général de Medef International, Thierry Courtaigne, aux entreprises françaises, il écrivait que “la concurrence asiatique, notamment chinoise avec l'augmentation sensible des échanges entre Alger et Pékin, l'intérêt croissant d'autres pays comme l'Italie, la Turquie ou l'Espagne, dont les entreprises sont de plus en plus présentes, la montée en puissance des Etats-Unis, nous poussent, aujourd'hui, à aller, nous aussi, plus vite et plus loin”. La présence de plus en plus renforcée de la Chine, la remontée spectaculaire des Etats-Unis et le dynamisme des entreprises italiennes, turques et égyptiennes inquiètent la France. La part de marché des Etats-Unis progresse de 5,6% à 6,9%. Alors que la Chine se positionne comme 4e fournisseur ; l'Algérie n'est plus une chasse gardée. Le délégué général du groupe français Suez et président du comité Algérie de l'organisation du patronat français Medef, Yves-Thibault de Silguy, a raison de demander aux entreprises françaises d'“être plus audacieuses” en Algérie. En tout état de cause, les hommes d'affaires se rencontreront le 3 mai prochain et des communications seront présentées par plusieurs membres du Forum des chefs d'entreprise. Meziane Rabhi