Dans le respect des lois, la jeune Fédération nationale des hôteliers (FNH) a procédé, jeudi, à l'installation officielle de son nouveau président en la personne d'Ahmed Oulbachir, qui vient de succéder à Karim Cherif. En guise de bilan, ce dernier n'a pas manqué de reconnaître une certaine amélioration au niveau de l'octroi des crédits pour financer l'investissement touristique, mais n'occulte pas pour autant les difficultés qui subsistent. "Les contraintes résident au niveau de la formation et du foncier", dira-t-il, en soulignant avec force la pertinence "de la transversalité" dans l'action en elle-même pour mieux organiser le secteur et aller vers une politique efficiente. Karim Cherif n'ira pas par quatre chemins en clamant que "ce n'est pas au ministère du Tourisme de faire la politique touristique et que la mission revient aux acteurs sur le terrain". Et d'insister : "La tutelle doit se contenir à réguler, coordonner et sanctionner." Nous sommes, bien entendu, bien loin d'un tel scénario, dans la mesure où, bien au contraire, la tutelle vient de prendre plus que jamais des "forces" en récupérant les structures hôtelières avec la dissolution de Gestour. Le nouveau président, quant à lui, a abordé les perspectives en insistant sur le rôle que doit jouer la FNH. "La fédération doit être mobilisatrice de la corporation à l'effet de faire de notre pays un espace attractif offrant des produits touristiques de qualité, diversifiés, visibles et compétitifs sur les marchés internationaux". Et de poursuivre : "La FNH se veut être un cadre de partage de l'information et de la communication des opérateurs en s'inscrivant dans cette vision de développement du tourisme fixée par les pouvoirs publics." Or, il se trouve que cette rencontre s'est déroulée en l'absence d'un representant du ministère et, également, des gestionnaires des structures hôtelières publiques et des chaînes internationales qui constituent la plus grande partie du parc hôtelier. Des réponses très évasives nous ont été fournies à ce propos par les représentants de la FNH qui ont, en revanche, assuré figurer dans toutes les commissions au niveau du ministère pour dire qu'ils pèsent dans le prise de décision. À noter que jusqu'à présent, ni la FNH ni aucune une autre fédération ou syndicat n'ont réussi à se faire recevoir par l'actuelle ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Nouria Yamina Zerhouni, qui semble faire abstraction de leur existence, "à la limite du mépris", comme qualifié par de nombreux professionnels du secteur. Les hôteliers, quant à eux, continuent de réfléchir sur les voies à même de servir cette corporation et proposent, à l'occasion, de créer des clubs d'hôteliers dans chaque wilaya, ainsi qu'une charte à même d'inciter les responsables d'établissement à respecter davantage la qualité de la formation et l'hygiène, et aller, pourquoi pas, vers la création d'une confédération. Dissolution de Gestour : la tutelle revient au ministère du Tourisme Partagés, les hôteliers estiment que cette décision énigmatique de dissoudre Gestour et la remplacer par cinq groupes hôteliers prêtait à plus de confusion. "Une fois encore, nous prenons un mauvais départ en allouant 3 groupes à Alger (El-Aurassi, El-Djazaïr et Es-Safir) et un seul pour l'Ouest (Zianides à Tlemcen) et Cirta pour l'Est", fait remarquer, à juste titre, un hôtelier qui a roulé sa bosse dans le métier et qui explique "le principe même d'en finir avec cette duplication entre le ministère, et Gestour est bonne en soi car il consacre la décentralisation dans la prise de décision et assure moins de blocages, pour peu que nous possédions les capacités humaines nécessaires pour savoir gérer les filiales comme il se doit". La ministre de tutelle, pour sa part, fait le black-out total sur le sujet, et écume les wilayas, prétextant des visites d'inspection qui, de l'avis des professionnels, ne riment à rien. "Le ministère, qui a même oublié de célébrer la Journée mondiale du tourisme, gagnerait à cibler ses actions et canaliser ses préoccupations. La ministre a également omis de marquer, comme il est d'usage, l'ouverture de la saison touristique saharienne, ou peut-être l'a-t-elle fait sciemment..."