Le corps d'inspecteurs de tourisme ne suffit pas, à lui seul, à contrôler et évaluer les chaînes hôtelières en tant qu'infrastructures et en tant que service. Le soutien de la Fédération national des hôteliers (FNH) est nécessaire pour assurer une meilleure couverture de contrôle. Ce sont là les propos du ministre du Tourisme et de l'Artisanat, Hadj-Saïd Mohamed Amine, dans un point de presse en marge de la première rencontre nationale, hier, de la FNH à Alger. Dans ce contexte, il a annoncé l'introduction d'un décret, dans le cadre de la modification de la loi sur l'hôtellerie, pour obliger les nouveaux exploitants dans le secteur à adhérer à la FNH. « Les exploitants n'auront pas leur autorisation d'exploitation tant qu'ils n'auront pas adhéré à la fédération », a affirmé le ministre. Une adhésion qui permet d'une part, le recensement du parc hôtelier et d'autre part d'assurer un meilleur contrôle sur l'ensemble des infrastructures. Mais aussi, selon Chérif Karim, président de la FNH, de relever les obstacles et les lacunes dans le secteur, notamment les lourdeurs bureaucratiques et les mentalités en décalage avec l'actualité touristique qui ralentissent l'élan vers la qualité. « Il s'agit aussi de sensibiliser le secteur sur la formation et la mise à niveau, d'accompagner les hôtels pour entreprendre le saut qualitatif et les faire participer à la baisse des prix », a-t-il précisé. Car le touriste, a souligné le ministre en direction des hôteliers, « ne vient pas pour vous mais sans vous, il ne pourra pas venir ». « Le grand défi de la destination Algérie aujourd'hui, ce n'est pas de faire venir le touriste chez nous, mais de le faire revenir, le fidéliser. Pour cela, nous devons transformer notre matière première touristique en produits et offres à l'échelle internationale et faire de la qualité un développement durable, via la formation notamment », a-t-il estimé. A ce propos, il dit encourager les partenariats entre les institutions de formation et les infrastructures de tourisme et de l'hôtellerie. Convention entre la FNH et l'Onat Le ministère du Tourisme envisage, en outre, de mettre en place une formule pour le classement des hôtels qui ne répondent pas aux normes. Néanmoins, 36% des hôtels ont pu être classés tandis que 30% sont en cours de classement. « Il nous faut une évaluation par les pairs pour le secteur. Le défi pour les hôtels, c'est d'être présents, non sur le registre du commerce mais sur les sites spécialisés », a précisé M. Hadj-Saïd en se réjouissant que les conventions signées entre son département, les différentes institutions touristiques et des entreprises algériennes et œuvres sociales de plusieurs secteurs portent leurs fruits. Dans cette optique, l'Office national Algérien du tourisme (Onat) a signé hier une convention avec la FNH pour assurer, d'une part, un taux de remplissage appréciable aux hôtels tout au long de l'année et non de façon saisonnière et d'un autre côté, booster la destination Algérie. « C'est un partenariat gagnant-gagnant. Nous procurons aux hôtels de cette fédération des clients ciblés et de qualité, des touristes étrangers notamment ainsi que notre professionnalisme dans la commercialisation du package et en contrepartie, ces hôtels nous proposent des réductions dans les prix, entre autres », a expliqué la responsable du département marketing de l'Onat, Nacira Retiti.