L'insertion sociale et professionnelle des personnes handicapées est le thème central débattu, hier, et avant-hier à Constantine. Le ministre a lancé un appel aux chercheurs et universitaires pour présenter des projets ou idées de projets destinés à assurer une insertion économique et sociale des personnes handicapées. Selon les différents intervenants venus des quatre coins du pays et de France, si beaucoup reste à faire en direction de cette catégorie de la société, la loi du 8 mai 2002, portant protection et insertion socioprofessionnelle des personnes handicapées, est la première assise juridique qui peut ouvrir la voie à d'autres initiatives à même de garantir la prise en charge des difficultés que rencontrent les handicapés. Ainsi, lors des débats, les conférenciers se sont focalisés, entre autres, sur la dimension professionnelle de l'intégration des personnes handicapées. Selon le professeur Kouadria, directeur du centre de formation du personnel pour personnes handicapées de Constantine, “les personnes présentant une déficience ou une infirmité quelconque sont parfaitement aptes à être aussi productives que les personnes valides”. Elles ont la possibilité de travailler et de vivre de leur activité. Cependant, les employeurs ignorent les dispositifs législatifs et les mesures incitatives qui favorisent l'emploi du handicapé telles que les différentes exonérations fiscales et parafiscales. Ils refusent de “prendre le risque” de recruter un handicapé. Le séminaire a été aussi l'occasion pour dénoncer l'inexistence des infrastructures aménagées pour les personnes handicapées. Pour les conférenciers, algériens notamment, ces carences découlent du peu d'importance qu'accorde la collectivité à l'intégration sociale des personnes invalides. Il s'agit de réduire les obstacles qui entravent la vie quotidienne de ces derniers en imposant une architecture de la ville qui ne handicape pas cette population désavantagée physiquement ou mentalement. S'agissant des infrastructures destinées à la prise en charge des personnes handicapées, 116 établissements de formation et d'accueil assurent cette mission. C'est à travers eux — ces établissements —, en attendant la sacralisation de l'autonomie du handicapé à travers l'adaptation de l'architecture de la ville et la création de passerelles entre le handicapé et l'employeur, que l'Etat assure la prise en charge institutionnelle qui lui échoit par ses droits envers ces citoyens. L. N.