"Près de 500 000 cartes pour personnes handicapées ont été délivrées par les directions d'actions sociales de wilaya au profit des personnes handicapées, leur ouvrant droits à la couverture sociale ", a indiqué, dans une déclaration à l'APS, la directrice de l'action sociale au ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, Naïma Nia. L'affiliation à la sécurité sociale des personnes handicapées qui n'exercent aucune activité professionnelle (loi N° 83-11 relative aux assurances sociales), et des allocataires du filet social, "permet à ces catégories sociales défavorisées d'accéder au remboursement des dépenses de soins notamment, des médicaments au titre de l'assurance sociale", a précisé Mme Nia. Cette responsable au département de l'emploi précise que le paiement des cotisations sont à "la charge exclusive de l'Etat, à raison de 5% du SNMG (salaire national minimum garanti) pour chaque personne handicapée et de 6 % du SNMG pour chaque allocataire du filet social". Cela dit, il est à souligner que le montant annuel des cotisations au système de sécurité sociale, supporté par le ministère au profit des personnes handicapées, est de 6,1 milliards de dinars et 3,6 % des recettes annuelles de la Caisse nationale d'assurances sociales (CNAS). Aussi, dans le but d'assister les populations vulnérables à travers des programmes visant à assurer "l'accès aux services publics de base de ces populations, ainsi que leur insertion sociale et professionnelle", "l'accès aux services sociaux de base (santé, transport et logement, ...), à l'assurance de revenu aux démunies et à ceux qui sont dans l'incapacité d'exercer une activité professionnelle", évoque Mme Nia, "l'Etat assure, à travers le ministère, des aides à une population ciblée, constituée notamment de personnes handicapées". L'octroi de l'allocation forfaitaire de solidarité (AFS) répond à cette perspective. Le montant de cette aide est évalué annuellement à 9,5 millions de dinars. La politique d'insertion sociale telle que menée par le ministère de l'Emploi et de la Solidarité nationale, s'étend à bien d'autres formes de prise en charge. En effet, ces personnes bénéficient également, souligne la directrice de l'action sociale, "de la gratuité ou de la réduction des tarifs de transports", ajoutant qu'"environ 8 conventions ont été signées dans ce cadre". Cependant, près de 350 000 enfants handicapés ne bénéficient pas encore de l'enseignement spécialisé, déplorent les services du département de l'emploi et de la solidarité. Le problème persiste en dépit de la convention entre les deux ministères de la Formation professionnelle et celui de l'Emploi, dans l'objectif de renforcer l'insertion sociale professionnelle de la personne handicapée. Cette opération s'est voulue, à l'origine, être une passerelle entre les centres spécialisés et les centres de formation professionnelle. Le directeur des établissements spécialisés au ministère, El Hachemi Nouri, précise que "plusieurs facteurs sociaux sont à l'origine de cette situation, notamment le manque d'information sur la nécessité d'inscrire l'enfant handicapé dans des centres d'enseignement spécialisés pour assurer son insertion socioprofessionnelle". "La mentalité des parents, la pauvreté et le transport, figurent également parmi les facteurs qui empêchent certains enfants handicapés à accéder à leur prise en charge dans le domaine d'enseignement spécialisé" M. Nouri, indique que le ministère a programmé une opération pour la construction, à l'horizon 2009, d'environ 189 nouvelles structures pour la prise en charge des personnes en difficulté dont 84 structures seront destinées aux personnes handicapées, ajoutant que parmi les 189 projets, 15 sont prévus pour l'année 2007. Le ministère de l'Emploi dispose d'un réseau constitué de 258 établissements spécialisés pour personnes en difficultés sociales. 172 structures sont spécialisées pour personnes handicapées leur mission est d'assurer la prise en charge des personnes handicapées, auxquels s'ajoutent une centaine d'établissements gérés par le mouvement associatif.