Ali Benflis, invité hier au conseil national du parti El-Fajr El-Jadid, a fait un plaidoyer pour un changement "démocratique, consensuel et pacifique". M. Benflis n'a pas manqué cette tribune pour revenir longuement sur son sujet de prédilection, à savoir la nécessité d'aller vers une transition démocratique. Pour le chef du Pôle du changement, le pays vit, aujourd'hui, une crise globale profonde qu'il faut absolument résoudre. Pour dépasser cette situation, M. Benflis préconise à l'opposition de relever trois défis "majeurs et déterminants". Il s'agit, explique-t-il, de solutionner la crise du système politique, de s'entendre sur les étapes et le contenu de la transition, ainsi que d'œuvrer à changer la nature du régime en place. De l'avis du candidat malheureux de la dernière présidentielle, le règlement de la problématique du régime politique actuel, qu'il qualifie, du reste, d'individuel et autocratique, doit être "la priorité des priorités". Dans constat sans appel, M. Benflis décrie "la vacance du pouvoir qui se poursuit, menace l'Etat dans toutes ses fonctions et son existence, la panne des institutions constitutionnelles qui freine le développement politique, économique et social du pays", ou encore "l'absence de légitimité qui affaiblit l'autorité de l'Etat, son image et sa crédibilité", décrivant la crise du système comme "un fardeau pour le peuple dont les dangers menacent la pérennité de la nation". M. Benflis juge que le règlement de cette crise est une question "indiscutable et dont l'acuité ne doit pas être sous-estimée". De son point de vue, trouver une solution "réussie" de la crise du système politique est le meilleur moyen d'amorcer une transition politique valable qui "puise sa force et sa légitimité de la légitimé que lui donnerait le peuple". Le changement de la nature du régime actuel est l'autre question classée par M. Benflis parmi les questions de fond de la transition démocratique "souhaitée". Mieux, aux yeux de M. Benflis, le changement de la nature du régime constituerait même "le point de départ et d'arrivée du processus de la transition démocratique". En gros, le chef du Pôle du changement aspire, dit-il, à l'édification d'un Etat démocratique et de droit selon des standards reconnus dont, cite-t-il, la citoyenneté efficace, la souveraineté populaire respectable, ou encore la gouvernance moderne. F A